On a droit avec Silent Hill à une autre adaptation d'un jeu vidéo très populaire chez les amateurs de « gore », cette mode qui consiste à montrer le plus de sang possible le plus vite possible. On ne peut pas dire que c'est bien enlevant pour les autres.
Christopher Gans, à qui l'on doit Le pacte des loups, réalise une autre adaptation d'un autre jeu vidéo très populaire qui met en vedette d'autres monstres directement sortis de l'enfer.
La petite Sharon souffre de somnambulisme, ce qui rend ses parents adoptifs très inquiets. Sa mère Rose décide, contre la volonté de son mari, d'aller à Silent Hill, une ville fantôme abandonnée depuis un gigantesque incendie près de trois décennies plus tôt, pour éclairer certains détails sur le passé de Sharon. En chemin, Rose est victime d'un accident et à son réveil, sa petite a disparu. Elle devra donc faire équipe avec une policière pour la retrouver dans l'épais brouillard de la ville...
D'abord, c'est bien difficile de s'impliquer complètement dans ce genre d'histoire, surtout quand on n'a jamais joué au jeu. Difficile de concevoir qu'une policière démontre tant de zèle, difficile de comprendre pourquoi on la fuirait - deux fois plutôt qu'une - difficile de voir pourquoi tout le monde a tant à cacher, du chef de police à la responsable de l'orphelinat, et surtout, difficile de comprendre qu'on veuille à ce point mener sa fille dans la dangereuse Silent Hill sans savoir ce qui s'y trouve. Et tout cas, on se rend compte assez vite que cette petite visite dans une ville abandonnée ne sera pas une sinécure et ne lui sauvera pas la vie.
La plupart des scènes d'horreur du film sont assez réussies. Elles rappellent souvent The Cell, sont dégoûtantes et sanglantes à souhait et combleront sans doute les amateurs du jeu. Les effets-spéciaux ne sont malheureusement pas toujours au point.
Même ceux qui connaissent le jeu ne devraient pas se réjouir de voir des personnages si minces - particulièrement la policière - prendre des décisions si improbables. Et le coup du sacrifice, on nous l'a fait cent fois.
C'est lorsque les choses se calment dans Silent Hill que les choses se gâtent dans Silent Hill. Les scènes sont souvent complètement ridicules, entre le roman-savon et le téléfilm, avec des dialogues à se frapper la tête sur les murs. Il est assez farfelu de dire simplement « Ne t'inquiète pas, tout va bien aller » dans un univers si glauque et les vêtements trempés de sang. Plus drôle qu'effrayant, comme bien d'autres scènes et comme cet étonnant sang-froid face à une véritable panoplie de créatures toutes plus visqueuses les unes que les autres. Et le festin final, qui n'a pas d'autre utilité que de montrer des décapitations et du sang.
Les montages visuel et sonore donnent des maux de tête tellement il sont brouillonnés, et cette scène de danse moderne vers la fin du film et ces longues minutes de poursuites à pied dans les rues désertes de la ville ralentissent le bon déroulement d'un film qui souffre déjà de plusieurs longueurs. En plus, elles sont mal placées. Au lieu de prendre du temps pour mieux expliquer, on s'égare avec des personnages mystérieux qui y vont de mots d'esprits terriblement maladroits. On est même obligé d'expliquer didactiquement l'histoire, avec une narration et des images correspondantes simultanées, pour comprendre ce qui se passe.
Dégoûtant, oui, mais pas suffisamment impliquant, ce Silent Hill. Les amateurs du jeu seront probablement fort satisfaits, mais pour les autres, aucune chance que cette histoire inconséquente puisse satisfaire une quelconque soif, sauf de sang. On pourra être dégoûté, mais pas vraiment perdre son sang-froid.
On a droit avec Silent Hill à une autre adaptation d'un jeu vidéo très populaire chez les amateurs de « gore », cette mode qui consiste à montrer le plus de sang possible le plus vite possible. On ne peut pas dire que c'est bien enlevant pour les autres.
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