Vivement l'Halloween pour que la période des films d'horreur s'achève et, qu'enfin, j'aie une semaine sans tranchage de gorges et/ou de fillettes démoniaques aux intentions malveillantes... Silent Hill : Revelation, bien qu'une suite considérablement attendue par les amoureux de jeux vidéo, n'aura pas su marquer particulièrement cette saison de l'épouvante 2012. Il est très ardu de convaincre les amateurs - qui connaissent l'univers et les personnages peut-être mieux que les scénaristes -, et encore plus épineux d'attirer de nouveaux adaptes qui ne possèdent aucune notion sur le sujet, plutôt alambiqué.
Pour un/une néophyte, l'univers de Silent Hill est bien plus complexe qu'il ne le paraît au départ. L'héroïne qui change de nom continuellement et qui parle de parents qui ne sont pas ses géniteurs, une ville sous le joug d'une puissance démoniaque qu'elle ne peut pas contrôler, mais qu'elle souhaite, d'une certaine façon, protéger, un démon/petite fille qui résiste aux affres du feu et décide de faire souffrir ceux qui l'ont condamnée (volontairement ou pas, ce n'est pas clair) en prenant soin de préalablement cacher la partie pure d'elle-même dans un enfant...
Silent Hill: Revelation est construit sur le modèle de base du film d'horreur; une musique inquiétante, un silence, un sursaut, une séquence de combat, une accalmie, une musique inquiétante, un silence, un sursaut... (vous avez compris le principe). Ce canevas - qui a pourtant su prouver son efficacité par le passé - ne laisse que très peu de place à la surprise. Personnellement, la scène qui m'a fait sursauter le plus est celle mettant en scène des pop-tarts aux fraises qui sortent d'un grille-pain... Il faut le faire quand même, effrayer avec une pâtisserie de Kellogg.
Les répliques sont également assez topiques et semblent parfois davantage issues d'une comédie parodique que d'un suspense d'épouvante. Si ce n'est que de quelques essaims de fumée qui paraissent dessinés avec des crayons de cire et certains écrans verts beaucoup trop flagrants, les effets spéciaux sont, pour la plupart, réussis. Ce n'est pas Silent Hill: Revelation qui révolutionnera le monde de l'animation numérique, mais les monstres sont généralement bien intégrés et les décors lugubres de la ville donnent, à quelques occasions, froid dans le dos. Mais comme dans le monde actuel une qualité d'effets spéciaux médiocre n'est pas pardonnable, la simple compétence ne peut pas être acclamée à outrance.
Comme il était prévisible, le film de Michael J. Bassett ne s'illustre pas particulièrement dans son genre et n'apporte pas de justification suffisante à une deuxième mouture de la franchise. Comme dans un jeu vidéo, Silent Hill: Revelation nous fait traverser des tableaux, battre des monstres et, finalement, remporter la partie et rentrer sain et sauf à la maison. Le film, par contre, nous dispense du plaisir de jouer, il ne nous permet juste de regarder, de juger et de nous apercevoir du temps qu'on a finalement perdu.