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Shiva Party.
Ce tout petit film d’apparence, que ce soit en durée (moins d’une heure et quinze minutes), de par son budget minuscule et dans sa manière d’avoir été conçu (avec une quasi unité de lieu et une unité de temps), est symptomatique des premiers films. Mais il faut bien commencer par quelque chose et si on ne se souviendra peut-être pas très longtemps de ce premier essai, il développe des qualités certaines. Et pour avoir vu le second d’Emma Selingman (le très bien « Bottoms », qui renouvelait avec brio et de manière très contemporaine le teen-movie à l’américaine), il est clair que ce « Shiva Baby » est un cran en-dessous. Cela ne veut pas dire que celui-ci est mauvais, raté ou inabouti. Juste les débuts d’une jeune réalisatrice qui pourrait nous surprendre à l’avenir.
On retrouve quelques thèmes et obsessions dans ces deux films : la sexualité et l’inclusivité. Mais ici, son histoire fond ses sujets au sein d’une réunion bien particulière : le Shiva, où cocktail juif en mémoire d’un défunt. Une jeune fille qui a des relations tarifées avec un sugar daddy pour payer ses études va avoir la désagréable surprise de le voir débarquer à cette réunion religieuse créant quiproquos et angoisses. De là, Seligman tisse une sorte de comédie indépendante comme pourrait nous en offrir Noah Baumbach et son épouse Greta Gerwig eux-mêmes fortement inspirés de Woody Allen. Si « Shiva Baby » n’en a pas l’ambition et la maestria, il déroule néanmoins pas mal des qualités de ses illustres modèles pour un résultat certes mineur mais non dénué d’intérêt.
Et l’autrice de nous révéler Rachel Sennott et son tempérament comique indéniable. Également à l’affiche de « Bottoms », dans le slasher méta « Bodies Bodies Bodies » et dans la controversée série HBO « The Idol », elle fait partie des jeunes actrices au tempérament unique qu’il faudra suivre à l’avenir. Parfaitement dialoguée, avec des répliques qui fusent et nous amusent, toujours rythmée et parfois même empreinte d’une certaine tension due aux situations vaudevillesques (et validée par une bande sonore oppressante), « Shiva Baby » est un tout petit film. Un long-métrage qui frôle l’anecdotique mais qui s’avère non dénué de charme. Un huis-clos comique et réflexif loin d’être bête et assez original pour valoir le coup d’œil en dépit d’une facture très limitée.
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