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mémoriable
On savait que mélanger humour et horreur n’était pas chose facile, sur les quelques tentatives, seul Scary Movie retient notre attention, le problème étant le non-respect du genre, élément pourtant important que les réalisateurs/scénaristes oublient un peu trop souvent mais ici ce n’est vraiment pas le cas, qui font ici une jolie déclaration d’amour aux films de zombies aussi bien américains que italiens. Le film (Shaun of the dead) pullule de citations, hommages et autres poussant le spectateur à regarder plusieurs fois le film pour tous les déceler, on sent que les scénaristes ont tentés de soigner leur références, en leur rendant ainsi hommage mais n’en n’oubliant pas pour autant de parler d’une histoire certes drôle mais qui tient la route, simple mais solide avec des personnages n’étant ici pas que de la chaire à zombies, donnant un résultat d’une cohérence rare. Le scénario avec des répliques poignantes que l’on se souvient tient donc de la première réussite appuyé par une belle galerie de personnages. Shaun of the dead est donc un clin d’œil explicite à Dawn of the dead de George Romero, rangeant ainsi le fait que cela aurait put être une opportunité de déclinaison, en une parodie rafraichissante et stimulante de films de zombies, avec une introduction assez importante permettant au réalisateur de présenter les personnages, introduit le contexte social et montre les êtres humains devenus zombies sans même s’en rendre compte. Le réalisateur (Edward Bright) montre donc une déshumanisation inconsciente, qui va prendre des proportions aussi inattendues que conséquentes du jour au lendemain. Le montage et la mise en scène amplifient les gags et les dialogues aussi tordant qu’alléchant jouant sur le contraste et les couleurs. Pour ce qui est de la suite (a savoir la population que se fait contaminer) on arrive plus directement dans le sujet en conservant la tonalité humoristique mais sans oublier pour autant les effets horrifiques indispensables a tout films de ce genre (explosion de cranes…) certes la trame est un peu similaire au film de Romero mais ici le centre commercial est remplacé par le pub, mais avec des attaques zombiesques devenus régulièrement hilarantes et confrontant les personnages a des dilemmes fondamentaux comme le fait de prendre les vinyles des groupes que j’adore pour fracasser la tête des zombies ou est ce que les parties de playstation pourra aider à les éradiquer, et contrairement au remake de 2004 l’armée des morts, les zombies ont ici une démarche lente et inquiétante.
Mais la force ne réside pas que dans la simple parodie de films d’horreur mais feutre avec d’autres genres avec une certaine habileté voie de rigueur. On a droit à beaucoup d’humour gras ais tenant tout de même la distance se cantonnant ainsi pas à un simple registre et ne cédant pas à la facilité comme l’invasion des zombies qui apporte certes son lot de gags mais reste pour autant tout humainement possible et douloureuse, nous poussant et dont on ne refuse pas le fait d’être habité pleinement par la vie de Shaun dont on rentre littéralement dans sa vie comme dans celle d’un individu ordinaire et on s»aperçoit aussi que le film ne fait pas que rendre hommages aux films de Romero mais aussi à Lucio Fulci et de Tom Savini (comme la fameuse réplique We’re coming to get you Barbara) et de références on a droit de voir nos personnages autant rigoler (comme la scène du charcutage de la chanson de Queen) que émouvante avec la disparition d’un proche, car avant d’être des stéréotypes ou des pions qui nous apportent gaité et joie, il ne faut pas oublier que ce sont des êtres humains avec des sentiments qui aiment, pleurent, bref comme certains films comme Braindead dont on se souvient encore aujourd’hui mais reste une incroyable authentique réussite dont le réalisateur a su tirer du meilleur des scripts dérogeant par tous les bouts de dialogues tuants et de gags très savoureux comme le fait que les derniers héros imitent les zombies en empruntant leurs démarches pour passer inaperçu. Bref le film se présente donc comme un film regroupant plusieurs genres: parodie, gore, comédie romantique mais surtout avant tout sur un homme ui s’extrait de cette société pour devenir quelqu’un et montrer donc aux autres qu’il arrive a faire quelque chose, lui dont on pensait rien tirer et assumer toutes ses taches. De plus, on apprécie volontiers le zapping cathodique qui nous est proposé à la fin proposant donc une fin, sorte d’alternative aux sanctions expéditives des précédents opus.
La troupe d’acteurs réunis pour l’occasion est pour beaucoup dans la réussite du film. Simon Pegg se donne donc à fond, matraque du zombie et n’est jamais le dernier à en prendre plein la tête, bien qu’on puisse regretter que ce dernier manque un peu de charisme, il est aidé par des seconds rôles emportant la mise, ne serait ce qu’avec Nick Frost qui interprète de façon magistrale Ed, jouant un personnage d’une drôlerie et d’un naturel étant un cauchemar pour les proches mais un régale pour le spectateur. Le film nous fera passer un très bon moment avec des scènes dont on se souviendra (comme celles évoqués plus haut mais aussi lorsque Shaun et Ed chantent dans la rue avec un zombie en tant que cœur). Wright et Pegg connaissent leur classique en citant la plupart des zombies movies du début des années 80, bref un film qui nous fera passer de très bon moment et restant magnifique.