Marvel offre (presque) toujours des divertissements de grande qualité, tant au niveau de l'histoire, des effets spéciaux, du jeu des acteurs que de la direction artistique. Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings, qui s'aventure dans un style peu exploité par l'entreprise, soit celui des arts martiaux, ne fait pas exception à la règle. On ne parlera pas du « meilleur film » de Marvel comme certains l'ont prétendu, mais il s'agit certainement d'une oeuvre à la hauteur de la réputation du studio des Avengers.
D'ailleurs, certains personnages présentés dans la franchise des Avengers font une apparition dans ce film-ci. On voit notamment Wong, l'acolyte de Docteur Strange et Trevor Slattery, cet acteur un peu timbré qui prétendait être Le Mandarin dans Iron Man 3. Ce dernier, interprété encore une fois par l'excellent Ben Kingsley, nous livre d'ailleurs certains des moments les plus drôles du film. Parce que, qui dit Marvel dit humour. Même si la trame est on ne peut plus sérieuse, voire tragique, les scénaristes ont tapissé le long métrage de quelques blagues savoureuses qui allègent la proposition et nous font l'aimer encore davantage. L'actrice Awkwafina contribue également à rendre l'oeuvre plus lumineuse, moins austère. On s'attache dès les premières secondes à son personnage, dégourdi et candide, qui est projeté au coeur d'une aventure surnaturelle insensée.
Dans Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings, on suit Shaun (de son vrai nom : Shang-Chi), un voiturier dans la vingtaine, qui voit son existence tranquille aux États-Unis être complètement bouleversée lorsque son père envoie ses sbires à ses trousses. Il est alors forcé de rentrer à la maison avec sa soeur, Xialing. Sur place, il constate que leur père, un puissant guerrier, est convaincu que leur mère, décédée des années plus tôt, le somme de la délivrer d'une prison cachée dans son village natal. Persuadés qu'il déraille, Xialing et Shang-Chi se rendront jusqu'au village en question pour empêcher leur père de commettre une grave erreur.
Simu Liu incarne Shang-Chi avec beaucoup de légèreté. Il apporte à son alter ego une tendresse et une pureté profitables. Tony Chiu-Wai Leung interprète, pour sa part, le parfait vilain. C'est une profonde tristesse, un deuil jamais guéri, qui le rend si insensible et belliqueux. Il n'est pas fondamentalement mauvais ou aigri, comme tant d'autres méchants.
Marvel nous a habitués à des effets spéciaux d'une grande qualité et on peut dire que nous sommes à nouveau servis avec ce nouveau film. Les animaux mythiques du village de Ta Lo sont magnifiques (à commencer par les incroyables dragons), tout comme les paysages mirobolants. Les chorégraphies des combats se révèlent particulièrement exceptionnelles. On se rappellera en particulier des séquences se déroulant dans l'autobus accordéon dans les rues abruptes de San Francisco et sur la façade d'un édifice à Macao. Les caméras du réalisateur Destin Daniel Cretton dansent à travers ces affrontements frénétiques, rendant les scènes d'action plus attrayantes que jamais.
Shang-Chi and the Legend of the Ten Rings n'est pas le classique film de superhéros de Marvel, mais il n'en est pas si loin non plus. Il saura séduire autant les irréductibles de l'univers MCU que ceux qui commencent à en avoir marre de Captain America, Black Widow, Iron Man et le reste de la bande. On a déjà hâte de découvrir ce que ce nouveau personnage apportera aux Avengers. Pour l'instant, il amène certainement un vent de fraîcheur!