Après les Trekkies, qui arboraient fièrement leurs habits de l'équipage de l'Enterprise, voici maintenant qu'arrivent les Sexies, vêtues de leurs plus belles robes de gala pour la première du film Sex and the City 2. Sex and the City est devenu, avec les années et l'accumulation de fans, un phénomène particulier, une sorte d'hymne à la féminité, à la mode et à l'excès. Derrière ses apparences bourgeoises et capitalistes, le deuxième opus des aventures de Carrie, Samantha, Miranda et Charlotte soulève une réflexion intéressante (qui se conclut bêtement, mais l'effort y était) sur le pouvoir de la femme au 21e siècle et de son influence dans le monde contemporain.
Pendant que Carrie se questionne sur l'avenir de sa relation avec Big, Charlotte tente de gérer sa petite fille de deux ans qui pleure sans cesse et Miranda démissionne de son travail pour être plus présente dans la vie de sa famille. Samantha propose alors à ses meilleures amies de partir pour une semaine au Moyen-Orient toutes dépenses payées. Les trois New-Yorkaises s'envolent donc vers le désert dans l'espoir de trouver un peu de tranquillité et de se retrouver entre filles.
Alors que le premier opus, paru en 2008, était réservé à une élite (les femmes ayant suivi la série télévisée), le récent chapitre est davantage accessible aux novices. Les personnages nous sont réintroduits furtivement et l'intrigue ne nécessite pas de balises spécifiques comme dans le film initial (le mariage de Mr. Big et de Carrie était peut-être un point culminant pour les adaptes de l'émission, mais pour les autres, ce n'était qu'un événement quelconque). Malgré l'efficacité de la plupart des scènes et la fluidité du récit, le film propose tout de même certains clichés odieux (le gai trop gai, la femme trop femme) ainsi que diverses coïncidences saugrenues. Il souffre également de plusieurs longueurs (difficiles de les éviter dans un film de ce genre qui dure 2h30), notamment à la fin.
Les textes ont été rédigés par Michael Patrick King avec compétence et discernement. Au-delà des fréquentes allusions à la mode et aux exubérances new-yorkaises, le long métrage dresse un portrait (parfois juste, parfois biaisé) de la femme moderne. Carrie, Samantha, Miranda et Charlotte, fortunées et libres, chantent sans contrainte ni appréhension « I am Women » sur la scène d'un bar karaoké, sont rapidement happées par la réalité des femmes du Moyen-Orient, qui portent l'hidjab et qui doivent répondre aux directives de leur mari. Bien entendu, nous sommes loin du documentaire-choc sur les habitudes de vie des femmes musulmanes et de l'édification leurs croyances, mais, pour un film comme Sex and the City - qui n'avait guère besoin de provoquer politiquement ou d'engendrer la sympathie - ce début de questionnement est tout à fait honorable.
Au-delà de toutes mes attentes, Sex and the City 2 est un divertissement de qualité, un film drôle et compétent qui saura séduire les femmes de tout âge, parce qu'après tout : « you're strong, you're invincible, you're a woman ».