The To Do List est une simple comédie. Le long métrage aurait pu - ou dû - être bien davantage, mais il se contente pourtant de cette simple mission : faire rire, un peu plus que les autres si possible. Il n'y a pas là un véritable « problème », sinon une opportunité ratée. Surtout que le film fait vraiment rire, grâce à des comédiens efficaces, un sujet audacieux et un bon rythme.
Si les interprètes - Aubrey Plaza en tête, mais sans oublier la ravissante Rachel Bilson (en réalité la majorité des acteurs secondaires) - sont assez énergiques, c'est que leurs rôles sont très bien écrits et très punchés. Ce qui n'exclut pas quelques maladresses.
Car des problèmes, il y en a : d'abord, cette obsession avec les années 90 qui prend, au final, toute la place; on n'en finit plus de compter les clins d'oeil et les références à cette époque d'aliénation vestimentaire que les 25 à 35 ans ont connue, d'abord, il est vrai, avec un certain amusement, puis sans le moindre intérêt alors que la parodie se fait très appuyée. Autre problème : en dehors de sa trame principale, le long métrage est très faiblement écrit, et l'humour, parfois inexplicablement scatologique, fait vraiment des bassesses pour faire rire. Dommage, car le filon humoristique dans cette comédie à la American Pie, mais avec une fille, était très prometteur.
Au niveau de l'humour, le long métrage de Maggie Carey (qui signe aussi le scénario) est tout à fait respectable; on rit souvent, surtout que le film va parfois « trop » loin (mais dans le bon sens) avec un langage cru et honnête qui rend les personnages plus crédibles. Cependant, pour un film qui parle si ouvertement de sexe, il est assez dommage qu'il soit si prude visuellement; en plus de ne rien montrer, on n'aborde que les sujets les plus simples et les plus communs ratant, en partie du moins, le filon comique qui se trouvait là. C'est dommage.
Comme toutes les comédies légères à la prémisse aussi spécifique, The To Do List doit faire des acrobaties lors de son introduction pour rendre la situation plausible; mission accomplie à moitié. Il est assez difficile de croire à une transformation aussi drastique (d'autant qu'il n'est pas certain que l'héroïne soit attachante, ce sont les personnages secondaires qui le sont), même si on finit par jouer le jeu. C'est bien moins bête, en tout cas, que ces comédies romantiques à l'eau de rose qui prêchent plutôt l'abstinence. Dommage d'ailleurs que la finale tombe dans ce piège de faire la morale, ce n'était surtout pas nécessaire.
Au final, The To Do List remplit ses promesses de comédie grivoise avec un point de vue féminin, mais n'en fait pas plus. « Que demander de plus? », me direz-vous - et bien, les films « romantiques » qui abordent des sujets aussi intimes de manière aussi crue ont parfois un regard plus réaliste et plus humain sur la vie; ils sont moins fondés sur un rêve dont personne ne veut vraiment. Cela multiplie les possibilités humoristiques et dramatiques, rendant les observations plus universelles. On peut parfois y voir un véritable examen de société. Pas ici.