Vu au Festival du Film de Toronto.
The Martian ressemble davantage à Gravity qu'à Interstellar, pour ceux qui se questionnaient sur la question. Comme les trois films se déroulent dans l'espace et exploitent certaines thématiques similaires, beaucoup ont fait des relations entre ces trois récentes productions hollywoodiennes. Et il y a effectivement des affinités entre les longs métrages, mais pas de ressemblances trop frappantes (heureusement!) qui nous feraient discréditer la singularité de The Martian.
Bien que The Martian met en scène un homme seul en perdition dans un paysage désertique, comme c'était le cas pour Cast Away, le nouveau film de Ridley Scott s'avère bien moins déchirant que l'oeuvre de Robert Zemeckis. Le film d'aventures se veut un divertissement grand public (entendons-nous, Cast Away n'était pas un film de répertoire, mais il avait une volonté d'ébranler son spectateur plus grande que The Martian qui se contente de divertir), donc la tragédie est modérée par un humour caustique et les personnages, colorés, n'entrent pas dans des débats existentiels trop intenses. Ce genre de productions s'adressant à un large auditoire s'appuie aussi généralement sur le hasard pour résoudre beaucoup de ces problématiques. C'est l'une des choses qu'on reproche à The Martian, mais comme le film est inspiré d'un livre, il est encore difficile de dire à qui revient la faute.
La trame sonore, composée principalement des hits disco des années 1970, est particulièrement bien intégrée et amusante. Le compositeur Harry Gregson-Williams a fait du bon boulot afin de créer une ambiance musicale qui s'intègre naturellement et fluidement à ces chansons populaires. Un travail compétent au niveau du montage a aussi été effectué. Le fait qu'on nous montre simultanément ce qui se déroule sur Terre, sur Mars et dans la station spatiale où se trouve l'équipe d'astronautes qui a, par mégarde, abandonné le protagoniste sur la planète rouge, empêche la production de piétiner narrativement.
The Martian possède également une propension au réalisme surprenante. Dans la plupart des films de science-fiction de ce type, le voyage spatial est décrit comme une chose plutôt simple. Un sommeil cryogénique et une vitesse dépassant celle de la lumière, et le tour est joué. Ici, on démontre toutes les complexités des expéditions spatiales. Même si la NASA découvre qu'un des siens a été laissé derrière, elle ne peut pas décider d'aller le chercher sans débattre. Il y a des centaines de paramètres à considérer dans l'équation et le film nous le démontre bien.
The Martian est un blockbuster de qualité dans lequel on rit, on agrippe les accoudoirs de notre siège et dans lequel on est impatient de découvrir le dénouement de cette histoire à grand déploiement. Une réussite pour Scott, qui avait récemment beaucoup déçu ses fans avec Exodus: Gods and Kings et The Counselor.