C'est le troisième film de Will Smith de l'année; un véhicule qui essaie de démontrer, après qu'on ait appris qu'il était un valeureux scientifique combattant des zombies et un super-héros alcoolique, qu'il est aussi un ange gardien. Si ce n'était que de Smith, ce serait déjà pas si mal; il est en plein contrôle de son personnage, charismatique, drôle et triste à la fois. Malheureusement, Sept vies est un lourd mélodrame conçu pour faire pleurer, sans concession. Manipulateur au possible, le film de Gabriele Muccino (qui a travaillé avec Smith sur La poursuite du bonheur) jette de la poudre aux yeux avec son montage cachottier, cachant à peine les faiblesses d'un scénario conçu sur des coïncidences dans le but avoué d'être inspirant. Ah! redonner goût à la vie...
Ben Thomas, qui travaille pour le ministère du revenu, décide un jour d'aider les gens; une vieille dame dans un centre d'accueil, une mère battue et ses enfants, un pianiste aveugle, une jeune femme atteinte d'une rare maladie cardiaque, Emily, en attente d'une transplantation (ça y est, vous savez déjà la fin... pas besoin d'un bacc pour deviner). Il lui offre d'abord un répit pour payer ses taxes, puis il vient la voir à l'hôpital, arrache ses mauvaises herbes, répare ses presses (dans la vraie vie, c'est très effrayant tout ça). Nébuleux, autant sur son passé que ses intentions, Ben revient régulièrement chez Emily et l'amour s'installe rapidement entre eux. Un amour qui atteint son paroxysme lorsqu'ils s'embrassent finalement sous la pluie (du jamais vu). Une bonne chose de faite, on est débarrassé, mais franchement, on s'en serait très bien passé. Un peu comme cette envahissante musique qui vient forcer des sentiments...
Sept vies essaie, tant bien que mal, de se garder un secret, un « punch » pour la fin, alors qu'on a déjà (presque) tout deviné quelques secondes après le début du film. Une suite complexe de flashbacks vient brouiller une trame pourtant simple. Histoire de rédemption classique, qui a tout de même quelques bons moments, qui sont directement imputables à Will Smith, très convaincant après tout, et Rosario Dawson, très modeste et efficace, vraie, quoi, au beau milieu de tout cet enrobage. Mais il n'y a ni suspense digne de ce nom, ni romance crédible dans Sept vies, ce qui fait que ses deux heures passent extrêmement lentement, en attente d'une finale qui ne saurait être que décevante.
D'autant qu'en y réfléchissant bien, le film aurait été beaucoup plus empathique et bien plus impliquant construit chronologiquement; Will Smith a toutes les capacités pour s'acquitter de cette tâche et le spectateur aurait une quête, un personnage à suivre plutôt qu'à tenter de cerner. Quelques lourds symboles viennent aussi éloigner le film de son propos. Une bonne idée et un travail compétent techniquement, le film n'est pas une oeuvre d'art mais une recette faite cent fois; maîtrisée, mais sans surprises. Il n'y a pas de quoi être fier de réussir ce qu'on a déjà fait cent fois, mais il faut avouer quand même que le meilleur pâté chinois de larmes, de musique et de bons sentiments (je ne pousserai pas la métaphore, mais vous avec l'idée générale), c'est celui que fait maman.
Sept vies est un lourd mélodrame conçu pour faire pleurer, sans concession. Manipulateur au possible, le film de Gabriele Muccino (qui a travaillé avec Smith sur La poursuite du bonheur) jette de la poudre aux yeux avec son montage cachottier, cachant à peine les faiblesses d'un scénario conçu sur des coïncidences dans le but avoué d'être inspirant.
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