Will Ferrell est dédié à la comédie, et plusieurs de ses films sont d'excellents moments à passer en compagnie d'un humoriste souvent très efficace et créatif. On n'a qu'à penser à son récent Les nuits de Talladega : La ballade de Ricky Bobby, un festival d'absurdités et d'humour relativement sain qui gardait une certaine cohérence. Sans quitter le registre sportif avec Semi-Pro, Ferrell a changé de ton et mise sur des personnages excentriques et un humour très spécifique. Tellement que personne ne rit. Le concept, c'est d'avoir l'air fou avec des costumes extravagants et des chorégraphies ridicules, en recyclant de vieux jeux de mots sur les « balls ». On a vite fait le tour.
Le joueur-entraîneur-propriétaire-chanteur-annonceur-maison Jackie Moon est un spécialiste de la promotion. Il ne connaît rien au basket-ball, cependant, mais il rêve que son équipe, les Tropics de Flint, au Michigan, fasse enfin partie de la NBA. Pour que son rêve devienne réalité, les joueurs devront apprendre à jouer en équipe afin d'atteindre la... quatrième place.
Une fois les quelques blagues parodiques sur les années 70 passées; une fois les quelques jeux de mots prévisibles sur les cheerleaders et les ballons enfin formulés; une fois les quelques insultes habituelles lancées, il ne reste rien pour faire rire dans cette comédie ratée. Au total, on parle d'une dizaine de minutes avant que le film ne s'effondre après deux ou trois ricanements. Cabotin comme à son habitude, Ferrell est cependant rarement aussi monotone et peu inspiré. Ses tactiques promotionnelles farfelues ne font pas rire, elles étonnent tout au mieux, et même un très bon gag avec un fusil chargé est complètement bousillé par l'apparent manque d'inspiration qui frappe le scénariste Scot Armstrong. Le « passé trouble » des personnages est aussi d'un ridicule consumé et vient ralentir le récit sans lui permettre d'autres blagues.
Kent Alterman, qui réalise son premier film, n'a pas su donner un sens ni un rythme aux multiples gags qui sont probablement - en tout cas sur papier et prises séparément - drôles. Des idées d'un brainstorm désastreux amalgamées sans ligne directrice et sans originalité. Et puis Ferrell, qui est comme à son habitude un peu bête, n'offre rien de nouveau lui non plus. Ce n'est pas Woody Harrelson, pas très amusant, ou André Benjamin, rien du tout, qui lui sauveront la vie. Sans aucune cohésion entre eux, les événements se suivent maladroitement, sabotés par un montage incertain et une histoire d'amour ridicule.
Ce n'est pas faute d'avoir essayé auparavant, mais Will Ferrell vient de faire une première vraie erreur de parcours, un premier film vraiment ennuyant. Le potentiel comique de Semi-Pro était immense, mais le scénario n'exploite pas le quart de la moitié du commencement des possibilités qu'inspirent un personnage comme Jackie Moon défendu par un acteur comme Will Ferrell. On en vient presque à s'ennuyer de Ricky Bobby...
Ce n'est pas faute d'avoir essayé auparavant, mais Will Ferrell vient de faire une première vraie erreur de parcours, un premier film vraiment ennuyant. Avec Semi-Pro, Ferrell a changé de ton et mise sur des personnages excentriques et un humour très spécifique. Tellement que personne ne rit. Le concept, c'est d'avoir l'air fou avec des costumes extravagants et des chorégraphies ridicules, en recyclant de vieux jeux de mots sur les « balls ». On a vite fait le tour.