Non-Stop est un film comme on en voit beaucoup au sein de la cinématographie américaine; des situations abracadabrantes, de revirements improbables et des héros patriotiques guidés par une trame sonore qui nous impose des émotions artificielles. Mais le véritable enjeu du film ici n'est pas celui de son originalité - nous savions à la première écoute de la bande-annonce que nous n'aurions pas droit à une oeuvre révolutionnaire -, mais réside plutôt dans le fait de savoir si production arrive à divertir le spectateur et le convaincre de ses préceptes, jusqu'à tenter, avec le marshal dans l'avion, de trouver le terroriste parmi les passagers. À ce niveau, nous sommes obligés d'avouer que le suspense arrive à nous tenir en haleine - pas pendant ses 107 minutes, mais pendant au moins une heure, l'oeuvre arrive à nous absorber.
Liam Neeson est efficace dans ce rôle qu'on l'a vu jouer mille fois. Depuis Taken, tout Hollywood s'entête à lui reléguer ce genre de protagoniste fort à la défense de la veuve et de l'orphelin. Pour ce qui est de Julianne Moore, il est plutôt triste de la voir confinée à un personnage banal, dont le passé houleux nous importe peu. Comme l'histoire se déroule dans un huis-clos, dans un avion contenant quelques 150 passagers, une panoplie de personnages secondaires se succèdent à l'écran, se révélant être un adjuvant ou un opposant qu'en fin de parcours. Le doute persiste quant aux intentions des individus jusqu'aux dernières minutes (qui aurait pu être écourtées d'ailleurs).
Comme dans plusieurs films du même genre, les coïncidences en sont pour beaucoup dans la résolution de certaines situations fâcheuses. La temporalité - qui a une importance cruciale au sein de la trame narrative - n'est pas respectée non plus, la plupart du temps. Des classiques comme Die Hard souffraient de problèmes similaires et on ne leur reproche plus, peut-être qu'avec le temps on pardonnera aussi plus facilement à Non-Stop. En fait, sans doute que Non-Stop pourrait être comparé à Die Hard, pour son intensité, le charisme de son héros (même si Neeson n'est pas Willis) et la qualité de ces scènes d'action.
Un point intéressant de Non-Stop pour le Québec, c'est qu'il a été traduit, et pas seulement doublé. Tout a été traduit en français. Comme énormément d'informations sont transmises via des textos (qui sont souvent reproduits en grosses lettres à l'écran), il aurait été impensable qu'on ajoute des sous-titres à l'ensemble, déjà lourd. La traduction était donc une obligation si on voulait attirer le public québécois dans les salles.
Non-Stop possède plusieurs défauts, tant techniques que scénaristiques, mais il arrive à nous entraîner pendant un bon moment dans ses rouages, et c'est une qualité non négligeable pour ce genre de production aux visées essentiellement récréatives.