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SM: Sacrés masos!
Voici un long-métrage vraiment particulier et qui va en laisser plus d’un sur le carreau. Pas forcément parce qu’il se déroule en temps réel et dans une seule pièce mais surtout pour son scénario un tant soit peu tiré par les cheveux narrant des rapports de domination et de soumission entre un jeune héritier et une call girl de luxe. L’entame est plus qu’intrigante et le premier quart d’heure nous bluffe car on ne sait pas trop sur quel pied danser jusqu’à une mini révélation bien menée. Lorsque l’homme décide d’arrêter leurs sessions qui s’apparentent à du sadomasochisme psychologique, elle n’est pas d’accord et là commence un jeu malsain et de rapports de force entre les deux sexes. Et ce n’est clairement pas toujours très convaincant.
En effet, on a tout de même du mal à croire à la suite des événements dans ce huis-clos très théâtral. Les rapports des personnages semblent plausibles mais leur évolution devient de plus en plus étrange et peu probante. Quant au final, ou plutôt la résolution de leur conflit, elle apparaît encore plus improbable. Dans ces conditions, il est difficile d’adhérer à la progression dramatique du premier film de Zachary Wigon quand bien même il est peu commun et développe un sujet intéressant. Le tout est (forcément) très bavard et verbomoteur enchaînant dialogues pertinents et d’autres beaucoup moins captivants. On se demande d’ailleurs si le format court-métrage d’une trentaine de minutes n’aurait pas mieux convenu à ce script particulier.
Heureusement, on peut dire que la photographie faite de couleurs chaudes et la mise en scène tentent (un peu) d’innover et de nous délivrer quelques bonnes idées quand d’autres s’avèrent parfaitement inutiles (les plans où la caméra bascule par exemple). Mais la valeur ajoutée de ce « Sanctuary » est sans conteste son duo d’acteurs. Les très bons Margaret Qualley et Christopher Abott forment un beau duo, plus crédible que le film en lui-même. Ils y croient et parviendraient presque à rendre pertinent cette histoire à dormir debout. Et à noter que le sujet des rapports de domination et de soumission semble pris de travers plutôt que frontalement et que cela nous laisse un sentiment de frustration et un goût d’inachevé, même si la morale finale est équivoque et dans l’air du temps.
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