*********** Le film Sam est à l'affiche dans les salles dès le mercredi 28 juillet. ***********
Sam, le deuxième long métrage de Yan England, jouit d'une prémisse assez intéressante, intrigante. L'histoire de ce jeune nageur dont la vie bascule complètement après un évènement dramatique a de quoi nous mettre en haleine. Mais, autant la proposition pique notre curiosité, autant elle tombe rapidement dans le cliché. Comme il y a une aura de mystère autour de ce projet, on ignorait de quoi il en retournait, mais on a pu (tristement) prédire chacun des revirements avant qu'ils nous soient présentés. Est-ce parce qu'on connaît bien la mécanique des films ou parce que l'intrigue est prévisible? Peut-être un peu des deux. Chose certaine, on ne fait pas dans la dentelle; l'écriture n'est pas très subtile, et bien des situations nous paraissent invraisemblables.
Cela étant dit, outre la prévisibilité du scénario, Sam offre des moments d'une grande intensité, joués avec subtilité. Stéphane Rousseau propose les meilleurs moments d'émotion dans le rôle d'un enseignant intransigeant et d'un père en détresse. Une séquence en particulier, dans le couloir d'une école, vous tirera certainement quelques larmes.
On doit aussi souligner le travail exceptionnel de Milya Corbeil-Gauvreau, qui incarne une adolescente malade fonceuse et dégourdie. Les passages la mettant en vedette nous rappellent des films comme Nos étoiles contraires ou A Walk To Remember. Les plus jeunes cinéphiles seront certainement happés par cette partie de l'histoire, plus candide que le reste. D'ailleurs, le long métrage mélange plusieurs genres et thématiques qui sauront plaire à différentes tranches d'âge. Évidemment, on ne pourrait passer sous le silence le travail irréprochable d'Antoine Olivier Pilon, qui incarne un Sam crédible au sein d'un récit qui l'est un peu moins. Le comédien possède une belle complicité avec sa covedette Mylène Mackay, qui personnifie sa soeur et sa coach.
On peut aisément dire que Yan England est un directeur d'acteurs remarquable, puisque l'ensemble de sa distribution est irréprochable. Il livre également de très beaux plans sous-marins et terrestres, malgré quelques poncifs ici et là qui auraient pu être évités (on pense notamment à une scène au ralenti dans les escaliers d'une école bourrée de lieux communs navrants). Précisons aussi que, étant un nageur lui-même, England a pris grand soin de rendre réalistes les scènes de natation, et on apprécie cet effort particulier. Les passages en piscine, tournés au Stade olympique, sont impeccables.
Sam n'est certes pas parfait, notamment en raison de son histoire prévisible, mais il renferme de belles qualités qui en font un divertissement abouti qui n'a rien à envier à bien des productions américaines populaires.