À une époque où tout a déjà été montré et dit, il est de plus en plus difficile de repousser les limites du mauvais goût. Surtout dans la comédie qui se trouve en plein marasme malgré la présence de quelques maîtres comme Judd Apatow. On est prêt à toutes les bassesses pour soutirer le moindre rire, la moindre réaction.
La chose à proscrire est d'emprunter la voie de Dirty Grandpa. Verser dans l'humour primaire et sexuel sous fond de vulgarité, de racisme, de misogynie et de pédophilie peut fonctionner si les gags sont réellement bons (on pense ici aux premières créations des frères Farrelly). Lorsque ce n'est pas le cas, le résultat s'avère médiocre. Et il l'est dans cette production particulièrement consternante.
Elle est pourtant offerte par Dan Mazer qui a travaillé avec Sacha Baron Cohen sur Borat et Brüno. Sauf que Mazer n'est pas Cohen. Là où ce dernier excelle à livrer des satires décapantes d'êtres incroyables, le premier est incapable de soutirer quoi que ce soit de cette escapade pleine de drogues et de gros mots d'un grand-père et de son petit-fils. Il aurait pourtant pu offrir un Spring Breakers revu et corrigé à la John Waters au lieu d'opter pour une énième copie - et certainement la pire - de The Hangover. Sa réalisation a beau être techniquement supportable, sa surenchère d'effets gratuits fait regretter son premier film I Give It a Year qui n'était déjà pas terrible.
Ce type de navet met généralement en scène des inconnus de série B. Pas Dirty Grandpa qui compte dans ses rangs des vedettes établies. Robert De Niro a peut-être multiplié les choix douteux ces dernières décennies, jamais il n'est tombé aussi bas. Comment quelqu'un qui était si sobre dans The Intern et même incroyable dans Joy peut-il trouver son compte au sein de ce personnage qui utilise le mot "vagin" toutes les deux phrases? La filmographie de Zac Efron est peut-être en dents de scie, cela ne l'empêche pas d'exceller dans des rôles comiques comme Neighbors. Sans aucune direction, il est complètement l'ombre de lui-même, se magasinant déjà une sélection aux prochains Razzies. Et que vient faire dans cette galère la pétillante Aubrey Plaza en nymphomane finie? En espérant que tout le monde ait été payé une fortune, parce qu'il s'agit d'une plaie cinématographique à détruire n'importe quelle carrière.
Pigeant à gauche et à droite au sein de projets déjà ratés comme Jackass Presents: Bad Grandpa et Last Vegas, Dirty Grandpa en offre une version encore plus indigeste. On a déjà un candidat sérieux au pire long métrage de 2016, qui est encore plus hideux que les échecs cuisants de 2015.