Saint Amour

Une odyssée initiatique en somme, inoculée de folie belge, dans laquelle les auteurs ressuscitent en plans serrés, et en scènes faussement improvisées, un vieil idéal soixante-huitard et une autre façon de dire "non". 

On rit franchement devant l’absurdité de ces situations tout en s’émouvant face à la beauté des relations humaines.

Saint Amour est un cri d'amour très sain. Une déclaration enflammée pleine de poésie, de sourire et de pinard pour un pays aimant et aimable qui regorge de vies comme les autres, de gens sur canapé prêts à boire un coup, de tendresse pour un corps qui s'ouvre, de caresses qui se disent trop peu souvent.

Peu importe si, par instants, le film de Delépine et Kervern sent vaguement le bouchon, leur cinéma a du cœur, des tripes et de la cuisse.

On est mal à l’aise tout le temps parce qu’on voit à chaque séquence que toute cette petite cuisine, qui ne tient pas debout et s’en félicite, ne repose plus sur rien sinon des bouts de gags qui font pitié (...) et des lambeaux d’idées inaccomplies.

Véritable et gouleyant road-movie sentimental, Saint Amour, comme son nom l'indique, vendange surtout l'amour et la beauté des femmes. Depardieu y est singulièrement émouvant. On souhaite à ce film de faire du foin.