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Au bucher!
Robert Zemeckis ne parvient toujours pas à retrouver la qualité d’antan dans ses derniers films. Le réalisateur visionnaire des « Retour vers le futur » et autre « Forrest Gump » enchaîne les déconvenues artistiques et commerciales (les ratés « Alliés », « The Walk » et surtout l’horrible « Bienvenue à Marwen »). Il retourne donc à ses premières amours avec « Sacrées sorcières », en l’occurrence le film familial, en adaptant une nouvelle de Roald Dahl déjà auteur de « Charlie et la chocolaterie ». Et Zemeckis de nous proposer un pot-pourri peu stimulant de tout un pan des films pour enfants des années 80 et 90. Il y a du « Stuart Little » dans son nouvel opus mais aussi un air de « La famille Adams », de « Hocus Pocus » ou encore des inspirations venant de toute la filmographie de Tim Burton. Mais sans le panache, ni l’originalité ayant cours à l’époque des sorties respectives de tous ces films. « Sacrées sorcières » développe un manque flagrant de personnalité, d’envie d’innovation et de la magie propre aux œuvres cultes de son réalisateur. Comme si Zemeckis était en panne sèche d’inspiration. On ne peut dire que le film soit mauvais ou raté mais il s’avère anecdotique, oubliable et juste destiné à distraire un public familial peu exigeant voire enfantin.
Les effets spéciaux sont certes convaincants et la reconstitution de l’Amérique de années 70 est clinquante et répond à une image fantasmée de cette époque conforme à ce genre de films. L’hôtel dans lequel se déroule les trois quarts de l’action est à ce titre un contexte parfait pour ce genre d’aventures rappelant le manoir de la famille Adams en plus chic. On apprécie aussi la réactualisation du mythe de la sorcière avec quelques apports savoureux, des perruques qui grattent à leur dégaine générale. Et Anne Hathaway s’en donne à cœur joie en patronne des vilaines sorcières, n’hésitant pas à se rendre laide et à en faire des tonnes, de manière conforme à ce type de rôle déluré. Comme si elle rejouait le rôle de sa partenaire Meryl Streep dans « Le Diable d’habille en Prada » de manière exagérée. Mais pour le reste, hormis deux ou trois séquences savoureuses (les sorcières qui explosent et se transforment en souris ou la scène dans l’épicerie), on trouve le temps un peu long et surtout tout cela bien trop puéril. Il y a un manque flagrant de second degré ou de références pour qu’un public adulte puisse y trouver réellement son compte. Certaines scènes sont bien trop étirées comme la grande scène du séminaire des sorcières. Heureusement le visuel soigné avec des décors et des costumes travaillées rattrapent un peu le morceau mais « Sacrées sorcières » se révèle le plus souvent bien trop sage, prévisible et surtout anodin. Ce n’est pas encore avec ce film que Zemeckis retrouvera ses lettres de noblesse.
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