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Envoûter vous les yeux
Première chose , la photographie est sublime , léchée et puissante et nous offre un paradis visuel parfois exceptionnel. Le film par contre est lent . Comme si il poussait parfois à juste contempler ses images . Tant à l’attentions dévouer à l´histoire , c’est plus forcément un drame social sur le Mexique et en même temp , je m’attendais à autant de connexion via les personnages que le côté biobic de l´oeuvre . Mais reste un chef d’oeuvre a contempler avec plaisance .
Dans un écrin noir et blanc qui confine au sublime, Cuaron se fait plaisir mais nous laisse de marbre.
Acclamé par la quasi-totalité des critiques et récipiendaire du Lion d’or à Venise, le nouveau film du réalisateur mexicain Alfonso Cuaron laisse pourtant dubitatif. On a la désagréable impression d’une œuvre faite par le cinéaste pour lui-même. Un peu comme la Palme d’or de l’an passé, « The Square », avec une narration et un propos tout de même plus simple et moins nombriliste. « Roma » narre en effet le quotidien d’une famille bourgeoise à Mexico dans le quartier éponyme aux débuts des années 70. On suit donc par le biais de longs plans séquences, les journées d’une famille et de leurs domestiques dont les femmes sont au centre de l’attention. On connaît l’attrait du cinéaste pour la gente féminine qu’il a toujours mis un point d’honneur à mettre au centre de ses œuvres. De l’implacable « Les Fils de l’homme » où l’on suivait la seule femme enceinte pourchassée dans un monde où les naissances s’étaient étrangement arrêtées à son techniquement époustouflant « Gravity » qui voyait Sandra Bullock perdue dans l’espace, elles sont au centre de ses films. Ici elles sont en proie de manière différente à la lâcheté de l’homme et c’est le point principal sur lequel on peut se raccrocher sur ce récit fortement autobiographique sans que l’on sache vraiment s’il est vecteur d’exutoire pour Cuaron ou juste qu’il a eu envie de nous faire partager son enfance.
Car cette chronique ne raconte pas grand-chose d’autre, laissant le spectateur sur le bas-côté. Tout juste voit-on en arrière-plan les bouleversements politiques du pays avec des manifestations étudiantes contre le pouvoir en place (l’une des meilleures scènes du film se déroule pendant une émeute) mais aussi l’observation, plus que l’opposition, entre domestiques et bourgeois. On est cependant très loin du « Gosford Park » de Robert Altman, référence en la matière, sur ce dernier point. Alors que nous reste-t-il à nous mettre sous la dent ? Et bien pas grand-chose car sur plus de deux heures, on suit platement des scènes de la vie de tous les jours de ce microcosme familial. Il y a les malheurs de Cléo, la domestique mise enceinte par un homme qui l’abandonne et ceux de Sofia, la maîtresse de maison trompée par son mari et laissée à son propre sort avec ses quatre enfants dans cette grande maison. Mais on ne rentre jamais vraiment dans le vif de ce sujet qui aurait pu être passionnant, « Roma » nous laissant toujours à distance. C’est très banal et rarement notre torpeur est mise à mal. L’émotion est complètement absente si ce n’est une s d’accouchement plutôt éprouvante et quelques beaux plans d’étreintes sur la plage dans la toute fin.
En revanche, Cuaron est un réalisateur doué avec la caméra, ce n’est un secret pour personne. Le noir et blanc dans lequel il enrobe son film confine au sublime. Mais cet écrin somptueux n’est malheureusement pas au service d’un contenu qui puisse lui faire honneur. Alors on se raccroche à cet aspect visuel, on contemple ce beau livre d’images duquel on reste tristement exclu comme si on visitait un musée rempli de pièces d’art mais sans qu’aucun guide ne puisse venir éclairer notre lanterne sur leur provenance, leur signification et leur contexte. Le temps paraît parfois long même si l’on ne peut pas dire que l’on s’ennuie non plus tant c’est beau à en pleurer. Du sublime premier plan sur de l’eau qui s’écoule sur un carrelage à la façon dont Cuaron bouge doucement sa caméra pour saisir les mouvements d’une famille dans une maison, c’est magnifique et intemporel. Mais on a aussi le droit de trouver tout ce dispositif froid et un tantinet prétentieux, davantage mis en place pour épater la galerie que pour se mettre au service d’un récit et d’émotions dignes de ce nom. Un film qui ne risque pas de prendre la poussière mais qui a toutes les chances d’endormir ou de simplement flatter la prétention du cinéphile.
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roma
Pourquoi le monde court pour voir ce film? Parce que c’est un chef d’œuvre de simplicité, et qu’on a grand besoin de simplicité. Parce qu’ils n’ont qu’une tv et ils la regardent en famille. Ils n’ont qu’une voiture et ils grimpent tous dedans. Parce que la trame sonore du film, c’est le silence, et on ne sait plus comment le garder, le silence. Parce qu’il est tourné à la vitesse de la vie, un pas après l’autre, et qu’on ne sait plus comment marcher. Parce qu’il est en noir et blanc, la couleur de l’âme, et que notre âme on l’a vendu à notre corps. Parce que tous dans ce film, ils sont en sainte communion, et que nous, de puis qu’on communique avec le monde entier, on ne communie plus avec personne. Parce que le mal de notre siècle, c’est la solitude, et dans ce film, on a tout ce qu’il faut pour en guérir. Magnifique, photogénique, non, photo géniale. Longtemps après le Roma de Fellini de 1972, je ne peux m’empêcher de croire que Alfonso Cuaron lui fait un clin d’œil. Merci