Une incursion décevante dans l'univers corrompu de la police de Los Angeles. On ne donne pas de contravention pour avoir traversé illégalement la rue, dans les quartiers chauds de la cité des anges où même les policiers ne connaissent pas la méthode douce. On pourrait facilement blâmer Keanu Reeves et ses talents limités pour habiter un personnage (sauf s'il est moribond, alors là...), mais franchement, l'excuse est usée et Reeves est le seul à ne pas tomber dans l'excès et la surenchère. Forest Whitaker, un acteur pourtant talentueux, devient presque agaçant tant son jeu grandiloquent est superflu. Dommage aussi qu'un intéressant brouillard moral se dissipe aussi rapidement pour tomber dans le pire cliché de l'histoire du cinéma policier, le seul et unique coup du traître - oh surprise! - impossible à démasquer (tousse, tousse)...
Tom Ludlow, policier de Los Angeles, a des méthodes peu orthodoxes. Il n'hésite pas à abattre les criminels sans poser de question et est la fierté de son unité. Il camouffle ses gestes avec l'aide de son chef, qui manipule les preuves pour que personne ne soit embêté. Mais un agent des Affaires Internes, le Capitaine Biggs, a ouvert une enquête sur Tom et voudrait faire témoigner son ancien co-équipier. Quand ce dernier est abattu par des membres d'un gang de rue, Tom se lance à leur poursuite.
Chassé-croisé de mensonges et de trahisons, Rois de la rue n'offre absolument rien de nouveau au genre policier. Le policier solitaire alcoolique qui ne se remet pas de la mort de sa femme est franchement redondant dans le genre, qui doit beaucoup au réalisateur David Ayer. Il a été impliqué d'une façon ou d'une autre dans plusieurs importants films policiers des dernières années : il a signé le scénario de Jour de formation, Dark Blue et S.WA.T. en plus de réaliser Harsh Times, avec Christian Bale. Les meilleures idées de ces films deviennent des répétitions un peu ennuyantes dans Rois de la rue, même si on ne peut reprocher à Ayer de filmer des scènes d'action fades. Très violent, le film n'a que des fusillades à montrer. L'arrivée d'un nouveau personnage, incarné par un Chris Evans énergique, ravive l'intérêt quelques instants, jusqu'à la finale nonchalante et ultra-prévisible. Décevant, vraiment.
Keanu Reeves n'a jamais été reconnu pour son expressivité. Aussi impassible qu'il puisse être, il est le plus crédible policier désillusionné qu'ont ait vu depuis longtemps, surtout lorsque Forest Whitaker s'emporte et devient un grandiloquent chef de police qui n'arrive pas à avaler sa salive au fur et à mesure qu'il la produit.
Pas exactement un mauvais film comme on a l'habitude d'en voir; Rois de la rue a quelques bonnes idées qui ne s'accomplissent pas. Et, comme ses personnages principaux accablés par les procédures judiciaires, il choisit la voie de la facilité pour se terminer dans la confusion et ne demeurer qu'une suite plus ou moins palpitante de fusillades très graphiques. S'il posait quelques questions avant de tirer dans toutes les directions, on pourrait s'interroger sur la justice-faite-maison. Au lieu de cela, le film devient un rassurant plaidoyer pour ceux qui pensent encore qu'il est tout à fait légitime de tirer les méchants dans le dos parce qu'ils sont des méchants. C'est aussi simple que ça.
Une incursion décevante dans l'univers corrompu et manipulateur de la police de Los Angeles. On ne donne pas de contravention pour avoir traversé illégalement la rue, dans les quartiers chauds de la cité des anges où même les policiers ne connaissent pas la méthode douce. On pourrait facilement blâmer Keanu Reeves et ses talents limités pour habiter un personnage (sauf s'il est moribond, alors là...), mais franchement, l'excuse est usée et Reeves est le seul à ne pas tomber dans l'excès et la surenchère. Forest Whitaker, un acteur pourtant talentueux, devient presque agaçant tant son jeu grandiloquent est superflu. Dommage aussi qu'un intéressant brouillard moral se dissipe aussi rapidement pour tomber dans le pire cliché de l'histoire du cinéma policier, le seul et unique coup du traître – oh surprise! – impossible à démasquer (tousse, tousse)...