Rodin

Capable du meilleur comme du pire, Jacques Doillon offre avec ce film commandé par le musée Rodin un biopic sans doute visuellement soigné et fidèle à la vérité historique, mais dramatiquement inerte et parfois racoleur. 

L'approche est plutôt austère. On peut ainsi attribuer l'accueil très tiède qu'a reçu ce film au Festival de Cannes l'an dernier à cette volonté de ne rien céder au romanesque. C'est à prendre ou à laisser.

Si Jacques Doillon cherche sérieusement pourquoi il tourne de moins en moins, la réponse se retrouve condensée dans son pitoyable Rodin.

Ce n'est pas la star Rodin acclamé jusqu'à New York que nous montre Doillon mais l'ouvrier aux mains tachées de plâtre, charmant à ses heures, lubrique à d'autres, détestable souvent, un géant de l'art parfois grossier mais porté par une vision artistique dépassant largement le cadre de son époque.

(...) a great biopic does not need a great hero, so much as a vision and an immense passion. 

Ce film possède une qualité rare, celle de s'effacer devant son sujet.