C'était un pari risqué pour Sylvester Stallone que d'enfiler à nouveau les gants de boxe du personnage qui l'a consacré roi du ring et acteur de cinéma. Certainement pas d'Oscar comme le Rocky de 1976, mais un très bon contrepoids pour terminer efficacement une histoire qui traîne depuis 30 ans.
Il y a eu Rocky et son Oscar, en 1976. Avec le même esprit - mais l'humilité en plus - Stallone reprend du service dans un film qui sue le mal-de-vivre lié à l'impression de ne plus servir à rien (pas surprenant, à ce sujet, que Stallone soit également scénariste, réalisateur et producteur... il se sent sans doute concerné par le thème). Et malgré les nombreux clichés qu'on prévoyait, on peut dire sans se tromper que Rocky Balboa était un pari risqué, un bluff peut-être, mais qu'au final, c'est un coup gagnant!
À 60 ans, il y a longtemps que Rocky Balboa n'a pas boxé, mais il n'est pas oublié dans le coeur des habitants de Philadelphie, où il a ouvert un restaurant et où il raconte, soir après soir, des anecdotes de sa carrière de boxeur. Il se rend régulièrement sur la tombe de sa bien-aimée Adrienne. Un jour cependant, on l'oppose dans un combat virtuel à la jeune vedette de l'heure, Mason Dixon, toujours invaincu. Et pour une dernière fois, Rocky va remontrer sur le ring, un peu pour se rapprocher de son fils, un peu pour donner du courage à une jeune femme qu'il connaît bien, mais surtout pour lui-même, pour se prouver qu'il est encore capable.
Avec ses multiples clins-d'oeil au film original, le film s'assure de plaire aux nostalgiques (qui seront, il faut bien l'avouer, les premiers à se précipiter dans les salles). Des lieux, des personnages, des phrases et même la musique rappellent des moments tirés directement du premier volet de la série, dont ce nouveau film est, on l'a déjà dit, le descendant direct.
Stallone offre un bonne performance en tant que Rocky, devenu un personnage mythique et avec qui les comparaisons sont faciles. Et ça, Stallone le sait apparemment. Avec de l'auto-dérision, il se sert de son personnage comme d'un guide, comme d'un exemple pour une nouvelle génération, par ses gestes mais aussi par ses paroles. Des leçons de vie qu'il donne gratuitement, avec humilité. « L'important, ce n'est pas le nombre de coups que tu peux donner, c'est le nombre que tu peux encaisser et continuer à avancer » dira-t-il plein de sagesse. Pas beaucoup de boxe, cependant, mais tout autant de saveur qui avait fait le succès du premier film (et qui a fait qu'on a voulu oublier rapido les quatre autres!).
La finale est une légère déception, on aurait préféré quelque chose de plus dramatique ou de plus tragique, mais on ne peut pas en vouloir à Rocky d'avoir voulu tirer sa révérence de belle façon. Un conte de fée sportif (qui l'eût cru!) tout à fait à la hauteur, inspirant, efficace et amusant. C'est bien plus qu'on espérait de la part du vieillissant Rocky Stallone, même si on est pas fâché que les lumières semblent finalement éteintes sur le personnage. Se risquera-t-on à espérer que l'autre, Rambo, bénéficie d'un lifting aussi intéressant?
C'était un pari risqué pour Sylvester Stallone que d'enfiler à nouveau les gants de boxe du personnage qui l'a consacré roi du ring et acteur de cinéma. Certainement pas d'Oscar comme le Rocky de 1976, mais un très bon contrepoids pour terminer efficacement une histoire qui traîne depuis 30 ans.
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