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Solo Farrelly!
Il est étonnant de voir que Peter Farrelly retourne à ses premières amours après avoir reçu une pluie de récompenses (dont l’Oscar du meilleur film) pour « Green Book » en 2019, un drame sérieux et puissant sur le racisme aux USA dans les années 70 par le biais de la relation entre un artiste noir et son chauffeur blanc, suivi du sympathique feel-good-movie en pleine Guerre du Vietnam et tiré d’une histoire vraie, « The Greatest Beer Run Ever ». Deux films réussis mais aux antipodes de ce que Peter Farrelly mettait en scène en duo avec son frère Bobby. En effet, leur association a accouché de comédies cultes et inoubliables telles que « Mary à tout prix », « Fous d’Irène » ou encore « L’Amour extra-large », des film à la tonalité aux antipodes de ceux plus sérieux cités plus haut. Si « Ricky Stanicky » n’égale certes pas ses monuments du rire, il en retrouve néanmoins plusieurs aspects et se révèle être une bonne surprise. Comme si le réalisateur était en manque de ces histoires complètement folles et propice à des séquences à très gros potentiel comique.
Déjà, on ne peut nier que le postulat de cet ami imaginaire utilisé par une bande d’amis pour s’évader et fuir leurs responsabilités et quotidien familial est excellent. Cependant, la première demi-heure n’est pas vraiment convaincante. Le récit a du mal à se lancer et on ne rit pas beaucoup. Mais quand le personnage de Ricky Stanicky prend les traits de John Cena suite à un concours de circonstances, la machine s’emballe et le film éponyme prend son envol. Dès lors, la comédie trouve son rythme de croisière et les gags et quiproquos réussis s’enchaînent à bon rythme comme à la grande époque de ces comédies lourdingues mais non dénuées de tendresse et de fond dont la fratrie avait le secret. Celui de la « air-turlute » vaut clairement son pesant de cacahuètes et on le doit à un William H. Macy surprenant dans un rôle très second degré dans lequel on ne l’imaginait pas. Cette séquence est à mourir de rire et ceux qui apprécient ce gag doivent rester jusqu’au générique de fin pour reprendre une nouvelle dose de fous rires. Il y en a quelques autres qui font mouche, comme celui du bowling par exemple qui est excellent également, mais c’est certainement le « air-turlute » qu’on retiendra le plus en sortant de la projection.
Dans « Ricky Stamicky », la grande majorité des ressorts comiques proviennent de John Cena. L’ancien catcheur se découvre un sacré tempérament comique, après « The Suicide Squad » (où il incarnait Peacemaker) ou encore le décevant « Argylle », et montre l’étendue de ses talents de comédien qui n’a peur de rien et surtout pas du ridicule. Zac Efron, qui peut également surprendre (« The Iron Claw » par exemple), se montre bien trop effacé face à l’abattage de Cena et H. Macy à qui il sert la soupe. On prend donc du bon temps devant cette comédie presque désuète à l’heure actuelle mais très généreuse en humour gras et potache. On pourra tout de même trouver que le happy-end tire en longueur et qu’il s’avère un peu poussif et noyé dans les bons sentiments. Cela reste la marque Farrelly même s’il manque la moitié de la fratrie qui, si elle était complète à la barre, aurait probablement offert une comédie encore plus drôle et réussie. Il n’en demeure pas moins que « Ricky Stanicky » est une bonne tranche de rire qui détend malgré un début et une fin moins convaincants que le reste.
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