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Laisse aux professionels Martin l'amateur de critique
Tu exagere Martin 3 etoiles pas plus film mitiger.Un peu trop long beaucoup de bla bla.
Romcom vinyl.
Paul Thomas Anderson est un des réalisateurs les plus côtés en activité. Peut-être un peu trop, à tel point que le déferlement de critiques dithyrambiques à chacune de ses œuvres nous apparaît parfois un peu suspect et surtout injustifié. Et si les immense « Magnolia » et « Boogie Nights » ou le sympathique « Punch-Drunk love » ne souffrent que de très peu de contradicteurs, le multi-primé « There will be blood » en a laissé certains sur le carreau tandis que les trop exigeants « The Master » ou « Inherent Vice » en ont fait fuir beaucoup. De voir le cinéaste revenir à un cinéma plus léger et lumineux (comme « Punch-Drunk Love ») était une bonne nouvelle et, en effet, ce « Licorice Pizza » redonne un coup de fraîcheur à la filmographie de son auteur. Solaire et à la fois simple et beau, c’est un joli film de qualité que l’on devine fortement autobiographique.
On est dans le San Francisco des années 70, à une époque où l’insouciance et le positivisme étaient les maîtres mots. Un jeune garçon peu timide et une fille plus âgée et au caractère bien trempé vont se rencontrer. Une histoire d’amour et un attachement réciproque qui va se tisser tout le long du film. Sur plus de deux heures et quinze minutes... Et c’est encore une fois le gros problème d’Anderson : de ne pas savoir couper dans le gras au montage. Une telle histoire aurait aussi bien pu tenir sur une heure et demie ou en tout cas avec au moins vingt ou trente minutes de film en moins. Notamment dans la toute dernière partie, celle avec le candidat aux municipales, qui étire le film inutilement. On pourrait aussi reprocher une certaine complaisance à se regarder filmer. Oui Anderson est doué pour nous offrir de belles images, originales et envoûtantes, et « Licorice Pizza » ne déroge pas à la règle. Mais il faut avouer que c’est parfois un chouïa trop fabriqué, que cela manque de naturel quand bien même il nous éblouit à maintes reprises. Par exemple, le travelling final sur les retrouvailles des tourtereaux parvient à transcender la banalité de ladite scène tandis que celui sur le son de David Bowie, avec la file à la station essence, est tout simplement somptueux.
Donc oui, visuellement, Paul Thomas Anderson a tout bon. Sa mise en scène est peut-être trop sûre de ces effets mais elle imprègne la rétine et s’avère adaptée en tous points à cette chronique en forme de récit initiatique et amoureux. La patine vintage est à tomber et le rendu seventies est impeccable. « Licorice Pizza » a également un atout indéniable dans sa manche: deux jeunes acteurs débutants au charme naturel incroyable et aux performances bluffantes. Le fils de Philip Seymour Hoffman impressionne mais c’est Alana Haim qui surprend le plus. Son physique particulier et son jeu feront date et elle pourrait décrocher une nomination aux prochains Oscars. Parfois drôle, souvent touchant et parsemé de quelques séquences iconoclastes, s’approchant du culte (la scène de la camionnette avec Bradley Cooper), c’est une œuvre parfaitement désuète mais de ce côté suranné qu’on aime adorer car elle parle d’une époque de liberté et d’insouciance dans laquelle on aimerait se replonger. L’un des films les plus accessibles de son auteur et très certainement le plus mignon et apaisé mais peut-être pas le chef-d’œuvre annoncé partout non plus.
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