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Racines de Corée.
On avait découvert le cinéaste cambodgien Davy Chou il a une demi-douzaine d’années avec le sympathique « Diamond Island » qui valait surtout pour son côté dépaysant et l’esthétique de ses images léchées du meilleur effet. Il n’avait pas son pareil pour nous offrir de somptueux plans colorés et envoûtants qui frappent la rétine. On retrouve un peu de cela ici et c’est d’ailleurs là, quand le cinéaste se laisser aller à sa maestria visuelle, que « Retour à Séoul » est le plus impactant. Hypnotique même, comme en témoigne la scène de liesse dans un club techno sud-coréen. Ou juste au détour d’un plan en particulier comme celui, aérien, qui voit une autoroute coréenne entre mer et océan défiler tel une photographie de Yann Arthus-Bertrand.
En revanche, cet essai est moins concluant sur le plan narratif. « Retour à Séoul » nous parle des enfants adoptés et de leur envie de connaitre (ou pas) leurs parents biologiques. Notamment ici de la vague d’adoptions durant une période de bébés coréens par des adoptants français, un aspect passionnant mais vite rangé aux oubliettes. Le personnage principal, qui en est issu, est cependant un peu difficile à suivre et à comprendre dans son cheminement psychologique et ses envies, quelque peu erratiques. Si l’actrice non professionnelle Park-Ji Min (artiste plasticienne à la base) qui joue le personnage de Frédérique (inspiré de la vie d’une vraie personne, Laure Badufle) est une révélation, la manière dont elle est représentée dans le script et à l’écran empêche le processus d’identification pour le spectateur. On n’a pas vraiment d’empathie pour elle, elle est même presque déplaisante. Dans ce contexte, difficile d’être ému par sa quête et on se rend compte que la scène censée être la plus déchirante ne nous touche absolument pas.
Ensuite, le long-métrage souffre de beaucoup de longueurs. Comme l’une des scènes du début pourtant sympathique (celle du restaurant), les séquences ont tendance à s’étirer plus que de raison et il y a beaucoup de scènes contemplatives ou répétitives inutiles. « Retour à Séoul » pâtit d’un intérêt et d’un rythme en dents de scie, enchaînant les scènes réussies et intéressantes avec d’autres totalement inutiles et/ou fastidieuses. Si les nombreuses ellipses sont bien négociées, on a du mal avec certaines périodes comme l’avant-dernière, quand Freddie revient à Séoul avec son copain, plutôt nébuleuse et atone dont on a du mal à cerner les enjeux. Le film s’avère dépaysant sur certains aspects mais on ne plonge pas vraiment dans la culture coréenne et il manque pas mal de clés de compréhension émotionnelles pour vraiment s’attacher et se prendre dans cette quête. Rien de bien transcendant et on s’ennuierait donc presque avec ce second film...
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