Encore un autre Resident Evil... Comme les films de la série connaissent un succès impressionnant à l'international (le dernier a récolté 236 millions $ en dehors de l'Amérique du Nord), Paul W.S. Anderson continuera à habiller sa femme en sado maso pour la grande joie des amateurs de jeux vidéos et le grand déplaisir des critiques de cinéma, pendant un bon moment encore (quoique la fin de ce cinquième (!!) opus semble nous indiquer que le sixième sera le dernier; mais ne nous réjouissons pas si rapidement...). Ceci étant dit - et le mystère de la présence répétée d'Alice au grand écran étant élucidé -, attaquons-nous au principal sujet d'intérêt; Resident Evil : Retribution.
Le générique d'ouverture, qui dépeint à reculons la dernière scène du film précédent, a su désarçonner la sceptique que je suis d'emblée; l'idée était rafraîchissante, bien exécutée et permettait au spectateur de se situer dans la complète trame narrative de la franchise. Malheureusement, l'apparition subséquente de l'héroïne dans un damier futuriste qui explique au public directement « ce qui s'est passé dans les épisodes précédents » nous rappelle l'absence de véritable intérêt artistique ou esthétique. Cette introduction était probablement nécessaire - ce ne sont pas tous les fidèles qui réécouteront les films antérieurs avant de voir celui-ci - mais ces préliminaires commémorent du caractère exclusif et de l'univers (trop) composite de Resident Evil.
Dans les deux premières minutes de l'oeuvre (après le prologue léthargique), on sursaute environ quatre ou cinq fois. L'effet de surprise est bien calibré et le mystère qui entoure cette première scène encourage le spectateur (même le plus dubitatif) à rester attentif à la suite des choses. Ce cinquième volet se déroule dans la centrale principale de Umbrella Corporation. Des pièces construites selon le modèle de grandes villes telles que New York, Moscou et Tokyo y ont été installées pour faire des tests sur les virus biochimiques de l'entreprise, dirigée par la Reine Rouge, un système informatique qui prend la forme d'une petite fille. Ces différents quartiers font rapidement penser au jeu vidéo dont s'inspire la série; on franchit une porte, tue le monstre et passe à la suivante. Le principe de « niveaux », de différentes agglomérations que les personnages doivent outrepasser pour se rendre jusqu'à un ascenseur qui leur permettra de quitter le laboratoire sous-terrain reste bien exploité cinématographiquement malgré ses affinités évidentes avec le jeu vidéo.
Les effets spéciaux - mis à part certains plans sur écran vert mal dosés - se révèlent d'une efficacité surprenante, mieux même que ceux d'Afterlife. Les différents zombies et autres monstres gigantesques et terrifiants sont tout de même bien intégrés dans l'univers. Les combats que les petits humains leur livrent avec fougue et détermination sont absolument improbables et souvent risibles, mais en gardant à l'esprit que les bons doivent triompher dans ce genre de film et que la cohérence n'est pas une composante d'une grande importance au sein d'un récit comme celui de Resident Evil, on finit par passer outre qu'une femme avec des talons hauts puisse terrasser une vingtaine de zombies avec une chaîne de vélo et on en ressort diverti et beaucoup moins frustré.
Il n'y a rien de bien nouveau dans Resident Evil : Retribution, aucune trouvaille miracle qui changera la face de l'industrie, et rien non plus qui nous permette d'affirmer que ce cinquième chapitre est bien meilleur que ces prédécesseurs. Disons simplement que prostrés comme nous le sommes face à tant d'illogismes et de prévisibilité, on ne peut rien faire de mieux que de regarder Milla Jovovich se battre et soupirer jusqu'à ce que son époux décide que leur compte de banque est suffisamment bien rempli et qu'on peut laisser Alice à Capcom (la compagnie japonaise qui a développé le jeu vidéo).
Les combats que les petits humains leur livrent avec fougue et détermination sont absolument improbables et souvent risibles, mais en gardant à l'esprit que les bons doivent triompher dans ce genre de film et que la cohérence n'est pas une composante d'une grande importance au sein d'un récit comme celui de Resident Evil, on finit par passer outre qu'une femme avec des talons hauts puisse terrasser une vingtaine de zombies avec une chaîne de vélo et on en ressort diverti et beaucoup moins frustré.