********* Raya and the Last Dragon sera disponible sur Disney+ et en salles le 5 mars prochain. *********
Voulu ou pas, le nouveau film de Disney résonne de façon particulièrement troublante dans notre société actuelle. Cette force maléfique qui attaque sans vergogne les différents peuples de la cité Kumandra, transformant tout le monde en pierre, peut être aisément comparée à ce vil coronavirus qui force, dans la vraie vie, le monde entier à l'isolement. Cette corrélation entre la fiction et la réalité nous permet, d'une certaine façon, de mieux accepter notre sort et de rêver, plus sereinement, à des jours meilleurs.
Disney a l'habitude de nous offrir des films d'animation de qualité et ce n'est pas parce que celui-ci a été réalisé en télétravail qu'il n'est pas à la hauteur des productions précédentes. S'inspirant de la culture de l'Asie du Sud-Est, le long métrage nous transporte dans un univers fantastique où se mélangent arts martiaux, dragons, magie et tatous géants. Les couleurs sont vibrantes, les textures extrêmement riches, et les paysages sont à couper le souffle. On pourrait parfois croire qu'il s'agit d'un film en prises de vue réelles tellement les images sont détaillées, ondoyantes et vraisemblables.
Les scénaristes ont développé une mythologie élaborée et fascinante qu'on prend plaisir à découvrir au fil des aventures de Raya. Même si elle s'appuie sur des valeurs d'entraide et de solidarité fondamentales, la morale du film propose une idée originale que peu d'oeuvres pour enfants ont exploitée de cette façon. Raya and the Last Dragon encourage ses jeunes et moins jeunes sujets à faire confiance à autrui, même s'ils ont été trahis ou bafoués par le passé.
Les personnages (la plupart féminins) qui peuplent cette histoire légendaire sont aussi variés qu'attachants. D'abord, la protagoniste, une adolescente guerrière loyale et courageuse, s'avère très charmante. On craque dès les premières minutes pour sa fougue et sa bravoure. L'antagoniste principale, l'impétueuse Naamari, se révèle être le personnage le plus intéressant du film. Plutôt que de nous proposer une méchante cruelle et sans âme, on nous présente une jeune femme nuancée qui veut le meilleur pour son peuple. Les acteurs qui prêtent leur voix à la version américaine s'acquittent tous de leur tâche avec distinction. Awkwafina, qui incarne le dragon Sisu, est particulièrement époustouflante.
Drôle, touchant et porteur d'un message nécessaire, Raya and the Last Dragon est le divertissement parfait pour toute la famille, surtout en ces temps incertains.