Il y a des irréductibles de la franchise Fast & Furious. Même si les chapitres se ressemblent tous, les films arrivent toujours à tirer leur épingle du jeu au box-office, récoltant des centaines de millions de dollars, voire plus d'un milliard de dollars dans le monde. Même si on constate une baisse depuis le septième opus (le dernier avec Paul Walker), pas de doute que ce Fast X saura remplir les coffres de Universal. Mais, la grande question : celui-ci est-il meilleur ou pire que ses neuf prédécesseurs? La réponse (que vous auriez sans doute pu prédire) est qu'il est ce à quoi on s'attendait : des courses de voitures (et de blindés, et de motos, et d'avions) enlevantes et spectaculaires, mais une histoire risible, des répliques idiotes et une morale éculée (si le mot « famille » n'est pas dit 100 fois dans Fast X, il ne l'est pas dit une fois).
Dix ans après que Dominic Toretto eut assassiné son père, le baron de la drogue Hernan Reyes, Dante décide de se venger. Plutôt que de simplement le tuer, il s'attaque à ceux qu'il aime. D'abord, il piège trois de ses partenaires dans un faux contrat à Rome, puis fait passer le crime sur le dos de la bande de Toretto, désormais recherchée à l'international. Le groupe sera alors divisé de Los Angeles à l'Antarctique, en passant par le Brésil, Londres et le Portugal. Mais, la véritable cible de toute cette histoire est Brian, le fils de 8 ans de Dom. Est-ce que le grand gaillard arrivera à protéger la seule personne qu'il a vraiment peur de perdre?
La bouffée de fraîcheur de ce Fast X est sans conteste Jason Momoa dans le rôle du méchant, Dante, un excentrique hurluberlu aux habits et à la voiture mauve qui a un petit quelque chose du Pingouin dans Batman (mais en beaucoup plus sexy). À lui seul, il sauve le film du désastre. Il apporte une énergie nouvelle et un humour décalé qu'on n'attendait pas... qu'on n'attendait plus. Le reste de la distribution - avec un Vin Diesel fatigué en tête d'affiche - nous laisse de glace. Personne ne tire réellement son épingle du jeu, à part peut-être John Cena, à quelques moments clés où il arrive à être un peu moins beige que ses confrères.
Bien sûr, Fast X propose des scènes d'action démesurées extrêmement divertissantes. Cette course dans Rome à la poursuite d'une bombe circulaire en feu qui menace de détruire le Vatican et tout ce qui l'entoure nous tient en haleine pendant plusieurs dizaines de minutes. La franchise Fast & Furious excelle dans l'art de monter des poursuites ébouriffantes et rocambolesques. Et elle le fait encore avec beaucoup de maîtrise. Dommage qu'elle n'ait pas su gagner en pertinence avec les années...
Au fond, Fast X est un soap-opéra agrémenté d'explosions, de fusillades, de bagarres, de courses de voiture et de gadgets technologiques. Si l'histoire n'a pas d'importance pour vous, que seule l'action vous importe, ce nouveau Fast & Furious pourrait vous satisfaire, mais si vous êtes à la recherche d'un minimum de contenu narratif, vous risquez d'être déçus. Disons-le franchement : Fast X est bien meilleur sur mute.