********** Le film F9 est disponible en version française et originale anglaise dès maintenant en salles. ***********

Inutile de mentionner qu'après neuf films, une franchise s'essouffle. Dans le cas de Fast & Furious, on pourrait dire que les choses déraillent depuis au moins le tome 4. Plus la série se prolonge, plus on doit en mettre plein la vue aux cinéphiles, et donc plus les situations deviennent grotesques. Ce neuvième volet est la quintessence de l'absurdité. Des courses de voitures illégales dans les rues de L.A., c'est devenu trop simple, ce doit maintenant être des courses de voitures dans un champ de mines en pleine jungle. Et pourquoi pas envoyer, un coup parti, cesdites voitures dans l'espace (!!!). Pour Fast & Furious, rien n'est impossible. C'est à la fois l'une de ses forces et aussi son plus grand défaut. 

Dans ce nouveau chapitre, Dominic Toretto mène une vie paisible avec Letty et son fils loin du boucan de la ville. Quand son équipe l'appelle pour une nouvelle mission, il accepte d'y participer à contrecoeur, prenant conscience que son frère déchu, Jakob, est probablement impliqué. Il parcourra donc le monde afin d'empêcher son frangin de mettre à exécution son plan machiavélique. 

Si ce n'était que de l'extravagance, de l'excentricité des séquences d'action, on pourrait arriver à apprécier F9, mais l'aspect mélodramatique des dialogues est aussi poussé à l'extrême, rendant la chose indigeste. Chaque réplique est lancée comme une parabole, alourdissant considérablement la proposition. Les scénaristes ont bien tenté d'ajouter une touche d'autodérision pour alléger le tout, mais l'humour est mal calibré. Se moquer de l'invincibilité des protagonistes était pourtant une avenue intéressante, mais le sarcasme tombe à plat (trop peu trop tard?).

John Cena, qui incarne le frère de Dom, trouve sa place au sein de cette distribution stéroïdée. Le réalisateur Justin Lin, qui a l'habitude des Fast & Furious, exécute efficacement la recette. Les différentes scènes d'action sont livrées de façon compétente. Les fans invétérés de la franchise, ceux qui dévorent les films depuis 2009, sauront peut-être pardonner à Lin et son équipe les aberrations du scénario, mais F9 ne risque pas d'attirer de nouveaux fidèles. Fast & Furious est bête, absurde et excessif, c'est à prendre ou à laisser. Nous, on laisse à d'autres.