Où voir ce film : sur le site d'Axia Films ici.
À une période où il nous est interdit de prendre l'avion, Qui m'aime me suive! nous amène à voyager jusque dans le Sud de la France. Son décor champêtre et ses paysages chaleureux nous transportent pour 90 minutes loin de notre Québec grisonnant et, juste pour ça, ce film français nous fait du bien. Malheureusement, le film souffre d'un scénario paresseux, qui nous empêche de vivre une escapade de rêve. On aurait aimé une histoire plus sensible, plus humaine que celle-ci, qui tombe trop souvent dans la dérision. L'auteur et réalisateur José Alcala a du mal à quitter les archétypes. Ses personnages, bien que souvent touchants, frôlent la caricature. L'exemple le plus criant de ce manque de nuances est Gilbert, un bougon colérique et chauvin qui refuse que sa vie change.
Par contre, le trio d'acteurs principaux, composé de Daniel Auteuil, Bernard Le Coq et la lumineuse Catherine Frot, nous amène à pardonner plusieurs lacunes. La tendresse qu'ils déploient les uns avec les autres se révèle transcendante et contagieuse. Cette idée de produire une comédie romantique mettant en scène des sexagénaires est une trouvaille formidable. On a l'habitude de voir des jeunes premiers dans ces films à l'eau de rose, mais la quête de l'amour et du désir ne s'arrête pas lorsqu'on atteint l'âge d'or, au contraire.
Le film flirte avec la comédie à l'italienne, mais ne trouve jamais le bon rythme. Les gags ne sont pas non plus très affutés. Ce revirement mettant en scène l'arrivée inopinée du petit-fils dans les pattes du grand-père grincheux sonne faux, même s'il donne lieu à une ou deux scènes émouvantes. Cette courte séquence dans le parc aquatique fermé arrive tout de même à coller un sourire naïf sur nos visages.
Qui m'aime me suive! n'est pas un grand film, mais il possède une certaine nostalgie, une allégresse naturelle et une distribution de haut niveau, qui nous permettent de passer outre ses nombreux défauts. On dirait que de braquer les projecteurs sur les personnes âgées - surtout en cette période d'incertitude - fait du bien. L'amour n'a pas d'âge et c'est ce que tend à nous prouver ce film avec empathie et autodérision.