Rédiger une critique
Vous devez être connecté pour pouvoir rédiger une critique.
Affaire mal résolue.
Il est toujours délicat de critiquer un premier film, qui est souvent un projet muri de longue haleine et pour lequel la ou le cinéaste se sont probablement longuement battus. D’abord pour le germer, puis pour le produire et enfin pour qu’il arrive en salles. D’ailleurs, il est vrai qu’inconsciemment on peut être plus tolérant dans ce cas de figure mais, quand on arrive l’heure du bilan, il faut bien être objectif et impartial. Il y a des défauts propres aux premières œuvres caractérisées souvent par des longueurs, des facilités ou encore des maladresses. Ici, il faut reconnaître que ce ne sont pas tant ses scories habituelles qui nous frappent mais plutôt des choix narratifs, d’écriture et de casting pas vraiment judicieux. « Première affaire » démarrait plutôt bien pourtant en nous conviant sur les traces d’une jeune avocate toute fraîchement sortie des études pour son premier cas.
L’affaire, criminelle et pénale, est plutôt intéressante et laisse supposer un suspense judiciaire au cordeau. On a d’ailleurs plusieurs rebondissements intéressants à ce sujet. Problème : le script fait le choix de s’écarter une bonne partie du temps du volet juridique et du suspense inhérent pour aller braconner sur les terres de la romance. Notre jeune avocate va donc s’amouracher du flic responsable de l’affaire sans que cela apporte quoi que ce soit au long-métrage mais plutôt lui fasse perdre de son intérêt. D’ailleurs cette amourette, on n’y croit pas une seule seconde et niveau crédibilité, un autre obstacle pointe le bout de son nez : le personnage de cette jeune avocate semble pertinent sur le volet personnel mais beaucoup moins sur le versant professionnel. On ne peut en vouloir à Noée Abita qui semble tout donner dans ce premier grand rôle en tête d’affiche. C’est davantage le choix de l’actrice par la réalisatrice qui pose problème selon la manière dont elle a écrit le personnage. Trop fragile, trop naïve et trop immature dans son apparence, la jeune actrice ne semblait pas être un choix logique, plausible et pertinent pour ce rôle. C’est donc plus l’écriture du rôle qui pose problème en amont et handicape le film pas vraiment Noée Abita.
« Première affaire » ne dure qu’un peu plus d’une heure et demie mais l’intérêt se délite au fur et à mesure que l’intrigue s’éparpille. Si on apprécie les moments familiaux et que les tenants et les aboutissants de l’affaire nous captivent, leur traitement est trop sporadique et parasité par des séquences inutiles ou hors sujet. La mise en scène ne fait pas de vagues, pas vraiment inspirée et le décorum triste rend le long-métrage terne et peu aimable. On n’est pas devant un total raté avec ce premier essai mais il est clair que le film souffre de trop de menus défauts et d’une direction narrative hésitante qui le rendent plus que moyen. On laissera tout de même à Victoria Musiedlak le bénéfice du doute pour un prochain projet.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.