Prédictions n'est pas un film, c'est un pamphlet religieux sur la foi et la rédemption baignant dans une désagréable ambiance de prédication le rendant tout simplement insupportable. Les qualités cinématographiques, s'il y en a, sont obscurcies par cette intention à peine voilée d'expliquer la création de l'humanité, la toute-puissance de Dieu et l'inéluctabilité du destin de l'humanité pécheresse. Peut-être que Dieu s'ennuyait pour créer autant de clichés qui forment le deuxième Festival des yeux en l'air en 2009.
Le mathématicien John Koestler, enseignant au M.I.T., assiste à l'ouverture d'une capsule temporelle qui contient des dessins d'enfants scellés depuis 50 ans. Son fils, Caleb, reçoit une mystérieuse suite de chiffres qui indiquent la date et le nombre de morts des grandes stratégies des 50 dernières années. Trois tragédies doivent encore se produire, puis ce sera la fin de la série. John prend alors sur lui de tenter de sauver son fils de la catastrophe, pendant que des individus à l'air patibulaire les suivent partout.
Un scénario détestable qui passe de l'information sans aucune subtilité (il faut voir par combien de moyens et avec quelle insistance le scénariste, lors d'une scène où une femme inconnue vient rencontrer le héros, nous fait comprendre qu'il s'agit de sa soeur, qu'il a un conflit avec son père ecclésiaste parce qu'il a perdu la foi... on se croirait à la maternelle) est la base de ce drame de science-fiction débile qui a de plus grandes prétentions qu'un Armageddon ou un L'impact.
Alors que le film avance, les clichés continuent de s'accumuler : bien sûr, le héros est veuf, la « folle » a une pièce secrète où les murs sont tapissés de coupures de journaux, évidemment la brebis égarée rentre à la ferme dans la maison du Seigneur. Prédictions ne se prend au sérieux que visuellement; les effets spéciaux sont effectivement de bonne qualité, mais les messages qu'il colporte sans vergogne et pernicieusement sont répétitifs et simplistes. Tout n'est pourtant pas voué à l'échec; la première partie du film comporte son lot de mystère et aborde certains thèmes intéressants dont ceux de la foi, du destin, de l'imprévisible... Qui aurait pu, d'ailleurs, prédire un tel échec? Un film avec Nicolas Cage, réalisé par l'homme derrière Cité obscure (mais aussi Les robots)...
Cage, qui d'ailleurs essaie de faire croire qu'il est un acteur « physique » (il faut voir cette scène où il se porte la main au ventre de douleur!), est absolument risible dans le rôle principal, croyant et ne croyant plus, chuchotant, alcoolique intermittent, y allant de mots d'esprit pour rassurer son fils et transportant sa calvitie naissante d'une tragédie à l'autre. Il n'y a d'ailleurs aucun sens à prédire pendant 50 ans des catastrophes techniques ou technologiques et d'en prédire une dernière naturelle. Ce n'est pas logique, ça ne tient pas la route, c'est ridicule. Exactement dans le ton choisi par Prédictions.
Prédictions ne se prend au sérieux que visuellement; les effets spéciaux sont effectivement de bonne qualité, mais les messages qu'il colporte sans vergogne et pernicieusement sont répétitifs et simplistes.
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