Quand un film comme Poséidon prend l'affiche, on s'attend à des effets-spéciaux, du danger et des morts, mais pas à autant de clichés, de dialogues lassants et d'invraisemblances. Et ça vraiment, ça gâche le plaisir.
Wolfgang Peterson, qui a aussi réalisé Troie et La tempête, s'attaque à un autre projet d'envergure - on parle de 160 millions $ - avec, cette fois-ci, Kurt Russell, Josh Lucas, Emmy Rossum et Richard Dreyfus. On pourrait aussi dire qu'il s'embarque dans toute une galère en mettant en scène des personnages stéréotypés comme ce n'est plus permis, qui disent des choses insignifiantes et idiotes et qui font des choses encore pires.
Et la vraisemblance et la logique sont des minimums de rigueur qu'il faut suivre pour permettre au spectateur de se divertir. Là, on est sans cesse frappé par la déraison et l'imbécillité des personnages. Surtout que ce qui les presse tant, c'est toujours la même chose, l'eau qui monte ou le feu, et qu'après une fois ou deux, on a compris le fonctionnement. Surtout que le petit groupe de personnage, qui connaît mystérieusement bien tous les recoins du bateau à la lecture d'un plan, se précipite partout sans mesurer les conséquences et les risques de ces gestes. Jeter une bouteille de gaz dans une hélice en mouvement, c'est vraiment idiot, et ce n'est pas à couper le souffle, c'est à se frapper la tête sur les murs.
D'autant que les événements sont prévisibles à souhait. On sait bien qu'on égarera l'enfant dans un moment d'inattention, que l'impertinent macho sera victime de sa témérité, et est-ce que quelqu'un se demande vraiment si la trappe va s'ouvrir? Non, on s'étonne plutôt de cet éclair électrique très sélectif, de ce radeau de sauvetage qui attendait là depuis des heures, des coïncidences qui font que le groupe est composé d'un ancien marin, d'un ancien pompier et d'un architecte. Tout ce qu'il faut, quoi, pour se sortir de ce bateau.
Et les seuls points positifs sont sadiques, parce que qu'on félicitera le réalisateur de tuer si rapidement et sans pitié ses personnages. Il est impitoyable dans son jugement, et dans Poséidon on se sacrifie pour sauver la vie des autres... volontairement ou non.
Les effets-spéciaux demeurent le plus souvent efficaces et la scène de la vague est un moment effectivement très intense, vite gâché cependant par une autre réplique idiote du capitaine. Sinon, l'utilisation de l'écran vert est évidente à plusieurs reprises.
Les acteurs donnent une performance manifestement désintéressée, ils s'ennuient autant que nous d'autant qu'ils crient plus souvent qu'à leur tour. Dans un autre contexte, leur performance serait acceptable, mais elle est encore une fois sabotée par l'illogisme de l'ensemble.
Oui, Poséidon nous tient au bout du siège pendant tout le film. Pour s'en aller au plus vite. Un film désastreux.
Quand un film comme Poséidon prend l'affiche, on s'attend à des effets-spéciaux, du danger et des morts, mais pas à autant de clichés, de dialogues lassants et d'invraisemblances. Et ça vraiment, ça gâche le plaisir.
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