Nous sommes loin de l'euphémisme en avançant que Playmobil: The Movie est une copie quasi-conforme de The Lego Movie. C'est dommage qu'on n'ait pas su sortir du cadre préétabli pour offrir un divertissement original. ON Animation Studios, la compagnie qui nous a entre autres donné le film d'animation Le petit prince inspiré de l'oeuvre de Saint-Exupéry, avait pourtant toutes les pièces en main pour proposer quelque chose de différent. Avec son budget de 75 millions $ (15 millions de plus que le premier film LEGO), il n'était pas à plaindre, mais l'investissement ne transparaît pas dans l'histoire, qui manque de caractère.
On suit les aventures d'un jeune garçon humain, Charlie, et sa soeur Marla qui sont transportés dans l'univers magique des Playmobil après une visite inopinée dans une convention de jouets. Rapidement, la fratrie est séparée et Marla traversera divers mondes dangereux - Far West, Vikings, Jurassique, futuriste - pour retrouver son frérot, dont elle a l'entière responsabilité depuis la mort tragique de leurs parents. Les enfants trouveront probablement leur compte dans cette proposition simpliste, mais leurs parents s'ennuieront pendant 90 minutes. The Lego Movie s'adressait en partie aux adultes avec ses référents amusants et son double sens habile, mais Playmobil: The Movie se contente de séduire les gamins et laisse les plus vieux en plan. On a bien tenté de rejoindre les parents avec le personnage de Del, un barbu qui fait de mauvais jeux de mots, mais il manque de croquant pour convaincre.
Si l'argent investi n'est pas flagrant au scénario, elle l'est, par contre (et heureusement), à l'image. On peut certainement affirmer que la qualité visuelle de Playmobil: The Movie est équivalente à celle de LEGO. La manière dont bougent les personnages, leurs expressions, les détails des costumes, des décors, le mouvement de l'eau : tout est bien représenté et réaliste. Les quelques scènes filmées en prises de vue réelles auraient peut-être nécessité un peu plus d'amour, mais l'animation, elle, est de très bonne qualité.
Il faut dire que le film n'a pas été traduit au Québec. On s'est contenté de présenter la version doublée en France, qui comprend tout de même certains gros noms comme Franck Dubosc et Kad Merad. Malheureusement, même si on utilise un français international la plupart du temps, des expressions typiquement françaises viennent écorcher l'oreille et même parfois nous faire décrocher momentanément de l'histoire. La traduction des chansons s'avère, pour tout dire, un désastre. La production a misé sur une trame sonore dynamique et entraînante, mais, en français, elle manque de rythme.
Si Playmobil nous séduit par son esthétique soignée, il nous déçoit du reste. Si on avait usé d'une autre stratégie que la copie, peut-être aurions-nous été plus indulgents, va savoir...