Adam Sandler a déjà été le Roi de la comédie à Hollywood, mais son règne est révolu depuis longtemps. L'ancien souverain ne s'est, par contre, pas laissé abattre, il a continué à produire et à jouer dans des comédies contre vents et marées. Malheureusement, ses films ont été pour la plupart de fâcheuses déceptions. Qu'on pense à You Don't Mess with the Zohan, Grown Ups (qui avait quand même obtenu un succès populaire considérable, il faut le préciser), Jack and Jill, Just Go With It, That's My Boy, Grown Ups 2 ou Blended, l'acteur n'a pas su convaincre qu'il méritait encore son titre. Son nouveau film, Pixels, n'est peut-être pas le film qui ramènera l'interprète d'Happy Gilmore à ses heures de gloire, mais il est certainement l'un des meilleurs efforts de l'acteur depuis de nombreuses années.
On reproche souvent à Hollywood de remâcher de vieilles histoires plutôt que d'en créer de nouvelles. On peut reprocher bien des choses à Pixels, mais on ne peut pas l'accuser d'un manque d'originalité. Inspiré d'un court métrage de Patrick Jean, le film dépeint les aventures d'anciens champions de jeux vidéos d'arcade dont l'aide est requise à la Maison-Blanche quand la Terre est attaquée par des personnages issus de ces jeux, alors que des extraterrestres ont interprété des images envoyées du passé comme une menace de guerre. Impossible ici de ne pas souligner la singularité du sujet.
La trame sonore - qui comprend notamment les succès des années 1980 « We Will Rock You » de Queen, « Everybody Wants To Rule The World » de Tears for Fears, « Working For The Weekend » de Loverboy - fait aussi partie des points positifs de cette comédie qui arrive à nous décrocher plusieurs rires francs. Les effets spéciaux sont également remarquables. L'équipe est arrivée à produire une pixelisisation de notre monde sans que celle-ci soit trop maladroite.
Maintenant pour le négatif : Adam Sandler interprète ici le même personnage qu'il joue chaque fois : un homme déconfi (cette fois, un nerd qui travaille comme technicien) et raté qui s'avère finalement être une personne charmante qui embrasse la jolie fille à la fin. La recette on la connaît et on s'en est lassé depuis longtemps. Plusieurs des blagues de ce film relèvent d'un humour gamin et bâclé dont Sandler semble incapable de se départir. Le style « Ghostbusters » qu'on a voulu lui affubler ne fonctionne pas non plus tout à fait. Ces « chasseurs de pixels » ne nous convainquent pas, principalement en raison de toute l'irrationalité du monde qui les enrobe (déjà que Kevin James incarne le Président des États-Unis, on nage en pleine ineptie).
En finissant, mentionnons quand même qu'il n'y a pas eu au cinéma de créatures aussi attendrissantes (à l'exception faite des Minions peut-être dont le simple nom en dit déjà long) que Qbert depuis le Chat Botté de Sherk. Bien qu'il s'agit d'un personnage très très secondaire, sa bouille sympathique et sa petite voix aiguë électronique retiennent l'attention des enfants, et des parents.
Pixels est une aventure familiale amusante, mais sans plus. Attention par contre, ceux qui ne connaissent absolument rien des vieux jeux d'arcade n'auront probablement pas autant de plaisir que ceux qui s'y connaissent en la matière. La comédie de science-fiction est un film de nerds qui s'assume, mais dont l'humour bancal et la prévisibilité font rapidement désenchanter.