*********** Peter Rabbit 2: The Runaway est offert dès maintenant en salles. ********
Il est plutôt rare dans l'histoire du cinéma que le deuxième chapitre d'une franchise soit plus réussi que l'original. C'est pourtant le cas de Peter Rabbit 2 qui parvient, notamment grâce à son sens aiguisé de l'autodérision, à exceller davantage que son prédécesseur. L'approche est différente ici. On est moins dans le slapstick (même si on ne l'a pas abandonné, au contraire) et davantage dans l'ironie. On a l'impression que Will Gluck (et son coauteur Patrick Burleigh) a accueilli les critiques qui ont été formulées envers son film, et a adapté l'histoire du second opus en conséquence.
Dans Peter Rabbit 2: The Runaway, on fait notamment référence à ceux qui avaient jugé le fait que l'oeuvre raffinée de Beatrix Potter avait été transformée en produit de consommation dégradant. L'écrivaine et illustratrice Bea connaît un franc succès avec son livre sur les aventures de Pierre Lapin, et se fait approcher par un grand éditeur. Ce dernier veut dénaturer son oeuvre afin d'en vendre des millions de copies (la comparaison avec l'adaptation cinématographique est évidente). Pendant ce temps, Pierre rencontre Boniface, un ami de son père, qui l'encourage à sombrer dans la criminalité. Le lapin réussit à convaincre ses amis de la campagne d'embarquer dans un plan de cambriolage de fruits secs, mais les choses ne se passent pas exactement comme prévu, et Pierre est trahi par ses nouveaux alliés.
On retrouve dans ce nouveau chapitre davantage de blagues adressées aux adultes, qui avaient été un peu laissés pour compte la première fois. Les péripéties vécues par Pierre et ses amis sauront encore captiver les enfants, mais des jeux de mots et des références bien choisies interpelleront aussi leurs parents. À noter, par contre, que la traduction contrecarre l'effet de certaines blagues. On pense, entre autres, à ce running gag sur la voix irritante de Pierre. On fait ici référence à James Corden, qui personnifie le héros dans sa version originale. En français, la voix du lapin n'est pas agaçante du tout.
Le mélange entre l'animation et les prises de vue réelles est rarement une réussite. Paddington était l'exception. Même si Peter Rabbit 2: The Runaway n'atteint pas le même niveau que Paddington, il s'avère, visuellement, plutôt convaincant. Peter Rabbit propose de belles valeurs et des réflexions intéressantes, mais, encore là, rien pour accoter l'ours amateur de marmelade. Il faut souligner que Rose Byrne et Domhnall Gleeson livrent de dignes performances dans le rôle des « parents ».
Peter Rabbit 2: The Runaway ne deviendra pas un classique du genre, mais il se révèle un divertissement estival compétent pour toute la famille. Ce n'est pas rien!