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Grandeur nature.
En voilà une jolie surprise complètement inattendue! « Petite nature » fait partie de cette catégorie d’œuvres qui s’apparentent à de petits miracles de cinéma. Rien d’extraordinaire ou rien de transcendant certes, mais du charme à n’en plus finir, de la sincérité à revendre et un échantillon de vie simple et touchant qui nous emporte sans discontinuer. Samuel Theis qui avait déjà réalisé (à six mains avec deux autres réalisatrices) le très beau et tout aussi vrai « Party Girl » (un long-métrage qui dressait le portrait d’une prostituée vieillissante), reste dans la même veine naturaliste mais change cette fois de catégorie d’âge et réalise son film en solo. En effet, « Petite nature » suit le parcours d’un petit garçon de dix ans issu des classes populaires qui va s’amouracher de son instituteur. Un sujet casse-gueule traité avec pudeur et simplicité cochant ainsi toutes les cases de la réussite et évitant tous les écueils.
Qui n’a pas déjà été amoureux - comme un enfant ou un adolescent peut l’être - ou idolâtré l’un de ses professeurs? A partir de cela, Theis nous offre une tranche de vie emplie de moments de grâce entre tendresse, tristesse et un peu d’humour. Un film simple sur la vie quoi et une œuvre qui symbolise le passage à l’adolescence. Mais tout en n’oubliant de pas de se faire le parangon des classes populaires à travers le portrait de cette famille monoparentale désœuvrée dont le petit Johny fait partie. Tout fonctionne dans « Petite nature », Theis nous offre un numéro d’équilibriste qui évite tous les écueils et tous les clichés. Son film transpire le vrai, le beau et jamais il ne cherche à enjoliver le tableau ou, au contraire, à le noircir. Pas de naïveté et d’optimisme mal placé. Pas plus que de dolorisme ou de misérabilisme de mauvais aloi. C’est tout simplement juste.
Et que dire du jeune Aliocha Reinert! Encore une fois un jeune acteur non professionnel qui sidère par la force de son jeu et qui crève l’écran à chacune de ses apparitions. Il est même incroyable de voir un enfant de cet âge développer autant de nuances dans son jeu. Que ce soit la scène du baiser volé ou celle où sa crise de nerfs gâche un repas dans sa famille, il est juste impressionnant de véracité et de profondeur dans son jeu. Et il fait pour beaucoup dans la réussite du film. Et même si Izia Higelin et Antoine Reinartz sont tout aussi bons (le second est bien meilleur dans ce rôle d’instituteur que dans celui de policier dans « Roubaix, une lumière »), c’est le jeune homme et celle qui joue sa mère (Mélissa Olexa, elle aussi non professionnelle) qui leur volent la vedette. Chaque séquence de « Petite nature est un petit enchantement, qu’elle nous fasse rire, qu’elle nous révolte, qu’elle nous mette la larme à l’œil ou qu’elle nous attendrisse. Bun concentré de petites scènes qui, l’air de rien, sont magiques. Bref, une petite découverte dont on se souviendra et une chronique de l’enfance entre social et drame qui nous emporte sans réserve.
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