Petite nature

Un premier long troublant, presque pédagogique, même si Theis se retient pour ne pas trop pousser, prouvant jusqu'à quel point le métier de réalisateur est définitivement fait pour lui.

Dans le rôle de Johnny, le jeune Aliocha Reinert crève l'écran avec son mélange de fragilité et de pulsions de rage qui éclate par à-coups (mémorable lors de la scène d'un dîner familial).

Sept ans après le formidable PARTY GIRL (Caméra d'or à Cannes en 2014), le comédien Samuel Theis (ROUBAIX, UNE LUMIÈRE) revient avec une seconde réalisation qu'il signe seul cette fois-ci. Et au vu du résultat, on ne peut que l'encourager à poursuivre dans cette voie. 

« Petite nature » aborde des sujets délicats sans laisser place à la polémique, ni à l'ambiguïté.

Sensible et juste, le film de Samuel Theis explore les sentiments impossibles d'un enfant pour son professeur de CM2.

Dans une cité de Forbach, en Moselle, Johnny, 10 ans, cristallise ses désirs d'émancipation sur la figure de son nouvel instituteur. Un récit troublant, tout en délicatesse.

 Un film touchant dont la justesse tient de la vérité qui émane de chaque morceau d'un film faussement fragile. « Nature », oui ; « petite », non, bien-sûr.

Il faut saluer Mélissa Olexa, comédienne non professionnelle, qui touche juste, dans l'agressivité comme dans la tendresse. Et bien sûr, il y a Aliocha Reinert, qui crève l'écran, dans un rôle périlleux, en portant une large part du film sur ses épaules.