Il n'y a eu que trop peu de films familiaux en prises de vues réelles de la qualité de Pete's Dragon sur nos écrans ces dernières années. Ces films qui vous touchent jusqu'à atteindre votre coeur d'enfant, qui vous font sentir léger et vous enveloppent dans une couche de magie réconfortante de la trempe de Matilda, Mary Poppins ou E.T.: The Extra-Terrestrial. Il faut dire d'ailleurs que le film rappelle beaucoup le travail de Steven Spielberg dans les années 1980 et au début des années 1990; charmant et captivant. Il peut aussi s'apparenter au Cinderella de Kenneth Branagh au sens où il représente un remake plus louable que la plupart.
Pete's Dragon n'est pas verbeux comme d'autres avant lui l'ont été. La musique parle souvent pour les protagonistes, qui n'ont pas besoin de s'exprimer par des mots pour que l'on comprenne leur désarroi ou leur enthousiasme. La trame sonore, parsemée de chansons folk (en accord avec l'aspect rural de la production), apporte une atmosphère au film dont le public finit par s'imprégner naturellement.
On ne cherche pas non plus absolument à justifier les raisons de la survie de Peter dans les bois. Alors que cette disette d'informations essentielles aurait pu nous gêner dans un autre film, elle est ici acceptée d'instinct, faisant partie du fantastique qui ornemente le long métrage. Et ce n'est pas une magie obligée, qu'on nous pousse dans la gorge pour justifier l'injustifiable, c'est une féérie langoureuse qui colore le film lentement et dont on s'abreuve petit à petit.
Oakes Fegley incarne un Peter très convaincant, et Bryce Dallas Howard possède cette douceur et cet oeil compatissant qui colle parfaitement au personnage de Grace, une garde forestière qui retrouve l'enfant dans la forêt et le prend sous son aile. Robert Redford interprète le père de celle-ci, et livre lui aussi une performance des plus justes.
Les effets spéciaux ne sont définitivement pas le premier intérêt de cette production. Le dragon est visuellement superbe, mais ce n'est pas pour ses grandes envolées ou pour sa façon de disparaître aux yeux des hommes qu'il captive le plus. David Lowery et son équipe ont créé de la magie sans avoir recours aux techniques sophistiquées d'Hollywood. C'est à travers le regard du jeune Peter que le charme opère principalement. Bien sûr, l'effet du dragon (qui est dépeint comme un chien, le meilleur ami de l’homme) qui s'envole avec Peter sur son dos est impressionnant, mais ce n'est pas cette magie-là qu'on ramène à la maison une fois le film terminé.
Peut-être que Pete's Dragon aurait gagné à être resserré encore davantage, mais cette lenteur (que certains enfants ressentiront peut-être davantage que les adultes... ou peut-être est-ce le contraire?) contribue à ce sentiment de plénitude qui fait la force du film.
Pete's Dragon est le genre de film qu'on veut que nos enfants aiment, qui nous rappellent les classiques de notre propre enfance et qui nous transportent, nous aussi, dans un univers fantastique qu'on croyait que notre esprit d'adulte avait chassé depuis longtemps.