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Pleurs et psychologie.
Michael McGowan nous convie à un mélo pur et dur. Les thématiques développées par « Pauvres petits chagrins » ne sont pas joyeuses il faut le dire et c’est le genre de film qui n’est pas à conseiller si on est dépressif. Car l’ambiance qui imprègne ce long-métrage est justement plutôt déprimante et éminemment triste. On y parle de suicide, de renoncement à la vie, de dépression, d’héritage psychologique, de mort, ... Bref le programme est assez lourd et peu joyeux. Ce qui n’empêche pas certaines œuvres du genre d’être très réussies. On pense par exemple à « Une vie volée », « Le monde de Charlie » ou encore « Quelques heures de printemps » qui caressent de près ou de loin le thème du suicide et de la santé mentale. Ici, tout est froid, clinique et très psychologique. Trop peut-être, au point que ce film en devient presque opaque et qu’il en vient à manquer de clés de compréhension pour le spectateur. Il y a beaucoup de dialogues, c’est très littéraire, et ce côté plutôt peu engageant nuit à l’implication du public. Le film, adapté d’un roman, n’y va pas avec le dos de la cuillère concernant les événements malheureux qui s’enchaînent et cette accumulation frôle la saturation par excès de dolorisme émotionnel. Ce qui passait peut-être à l’écrit frôle l’overdose sur à peine deux heures de film.
Et, paradoxalement, on s’étonne d’être si peu ému par ce qui se joue devant nos yeux. Heureusement, le jeu d’Alison Pill, intense mais jamais excessif, permet de s’attacher tout de même à son personnage. Le seul dont on comprend quelque peu la psychologie. Vibrante et investie, ses tourments nous parlent sporadiquement, ce qui n’est pas le cas des autres personnages dont les émotions et les motivations sont bien trop nébuleuses. De plus, le fait de faire de cette famille, une communauté mennonite (l’équivalent des Amish) n’apporte rien au récit. Et c’est dommage car cette aspect rare et intéressant aurait gagné à être développé alors que dans « Pauvres petits chagrins », on a l’impression qu’il ne sert à rien. Heureusement, la mise en scène de McGowan ne manque pas d’allure. Ses plans sont en accord avec l’ambiance générale : à la fois froids et étouffants mais sans oublier d’être élégants. Quelques flashbacks emplis de tendresse entre les deux sœurs viennent apporter un peu de chaleur humaine mais on a la constante impression que le film passe à côté de son sujet et de la substance essentielle du roman dont il est tiré. Un film au final peu engageant et dont la froideur clinique autant sur le fond que sur la forme pourra en rebuter et en ennuyer certains. On sort de là avec le blues et la désagréable impression d’avoir été ni touché, ni investi dans ce drame intense, exigeant et trop pesant. Cependant, le film est loin d’être déplaisant ou ennuyant, il manque juste d’âme et de chair.
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