L'histoire de ce second chapitre des aventures de l'agent de sécurité Paul Blart se déroule six ans après celle du premier film. Le quadragénaire bedonnant et hypoglycémique est invité à un congrès à Las Vegas, auquel il assiste avec sa fille adolescente. Sur place, des criminels tentent de s'emparer des oeuvres d'art qui recouvrent les murs du chic hôtel dans lequel il loge. Il s'efforcera donc, à sa manière, d'empêcher les bandits d'arriver à leurs fins.
Paul Blart: Mall Cop était déjà l'un des films les plus imbéciles de l'histoire du cinéma américain. L'idée d'exploiter le stéréotype voulant que les agents de sécurité soient des frustrés qui n'ont pas été acceptés à l'école de police, en était pourtant une avec un grand potentiel comique, avouons-le. Mais dès que ce personnage moustachu, rondouillard, niais et risible nous a été présenté, nous savions que les créateurs du spécimen n'iraient pas dans la dentelle. Adam Sandler et Kevin James, producteurs des deux films, n'étaient pas, de toute façon, reconnus pour leur subtilité. Mais il y a des limites entre le sarcasme et le crétinisme et malheureusement, Paul Blart 1 et 2 se rangent dans la seconde catégorie.
Dans ce nouveau film, nous avons droit à un combat entre Blart et un paon accompagné par un pianiste dans une chic cour intérieure, à une intervention inusitée de l'agent portant des ailes d'ange dans un spectacle à grand déploiement à l'image de ceux, permanent, du Cirque du Soleil à Las Vegas, à une course effrénée qui se termine par une collision entre le protagoniste et une vitre trop bien lavée ainsi qu'à un coup de poing enragé dans l'estomac d'une vieille femme de chambre. Il n'y a rien de subtil dans l'humour de Kevin James (qui a aussi participé à l'écriture des textes et à la création du personnage), rien d'inventif non plus. J'imagine que ce genre d'humour peut plaire à un certain public - ayant moins de six ans ou ... des goûts particuliers - mais il est impossible de trouver ne serait-ce qu'un seul point positif dans cette torture psychologique.
L'humour absurde a peut-être sa place au sein du septième art, mais ce n'est malheureusement pas grâce à Paul Blart qu'il saura affirmer sa légitimité. L'absurde ne se résume pas qu'à un gros qui se roule à terre jusque sous une petite fille dans les bras de son père afin d'attraper quelques gouttes de son cornet de crème glacée en train de fondre et ainsi sortir de son aphasie hypoglycémique. Il s'agit d'une forme qui nécessite une certaine cohérence et une certaine intelligence du texte et du jeu que Paul Blart n'arrive jamais à démontrer.
Le fait que le méchant principal soit si « crédible » (Neal McDonough a l'habitude de jouer les vilains) n'apporte rien non plus à Paul Blart: Mall Cop 2. McDonough ne joue pas suffisamment gros pour être en harmonie avec les autres comédiens. Il paraît être le chef solennel d'une armée de clowns et l'incohérence se fait rapidement sentir, et une grande exaspération s'en suit.
Paul Blart: Mall Cop avait fait des recettes de 146 millions $ pour un budget de 26 millions $ en Amérique du Nord lors de sa sortie en janvier 2009. Le fait qu'on lui donne une seconde chance est aberrant artistiquement parlant, mais d'un point de vue purement financier, le risque en valait peut-être (malheureusement!) la chandelle. À suivre...