Paris, Paris, Paris, tout ce que tu veux...
Et même plus que ça, voire trop. Beaucoup de sensibilité et d'humour amer, beaucoup de grands acteurs, dans des petits rôles aussi, à un tel point que ça donne le vertige, on n'arrive à bien connaître et comprendre aucun des caractères et on perd le fil rouge de l'histoire. Parce qu'en fait il n'y a pas de fil rouge, sauf l'idée, point nouvelle, que la vie tout de même est belle et vaut la peine d'être vécue, surtout insouciant dans Paris, évidemment. Dans tout ce fatras de destins et rencontres réussies ou ratées, les immigrants qu'on voit partout à Paris sont peu présents, sauf un épisode africain comme pour rappeler : chez eux, c'est encore pire! Le cauchemar de François Cluzet n'a pas de sens non plus, si ce n'est pas une protestation contre la modernisation de Paris. La randonnée des filles chic aux Halles à la recherche d'hommes forts et sincères (les belles et les bêtes?) qui leur fassent l'amour parmi des morceaux de viande ou des fruits d'importation contraste par son absurdité avec le ton intimiste et la prétention de raconter des « tranches de vie ». La séquence du défilé de mode ne se justifie pas non plus, sauf si on pense qu'un film sur Paris doit absolument mentionner la mode aussi. Belles séquences : la façon de Romain Duris de penduler entre la mélancolie et la joie; les danses intimes de Juliette Binoche et Fabrice Luchini; la boulangère pas mal raciste de Karine Viard. Un film agréable mais pas mémorable... dommage.