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Time Out bis.
Si le blockbuster d’Andrew Nicol avec Justin Timberlake sorti il y a quinze ans, « Time out », n’avait pas déjà caressé l’idée, le postulat de ce « Paradise » confinerait au génie et serait surtout à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire des films d’anticipation au cinéma. Enfin, en films plutôt devrait-on dire puisqu’il s’agit malheureusement d’une œuvre Netflix, un film que l’on ne verra donc que sur nos télés et écrans personnels. Le long-métrage du réalisateur des chefs-d’œuvre « Lord of War » et « Bienvenue à Gattaca », également créateur de « The Truman Show », avait un tout petit peu déçu en se positionnant juste comme une série B à gros budget distrayante sur une idée super originale mais qui n’allait pas toujours au bout de son sujet. L’allemand « Paradise » est donc par conséquence un tout petit peu moins original même s’il ne copie-colle absolument pas son aîné mais s’avère bien plus réussi dans le traitement de son postulat initial, approfondissant l’aspect social et politique de son sujet, mais sans pour autant être parfait non plus.
On est tout de même impressionné par la qualité de la direction artistique à tous niveaux. Rares sont les fims allemands à gros budget qui parviennent à se frayer un chemin pour le public francophone ou peut-être est-ce tout simplement rare de voir le cinéma germanique investir les terres futuristes, dans tous les cas il faut en profiter. « Paradise » nous donne en tout cas à voir un futur tangible grâce à des décors parfaitement choisis et rares ainsi que des effets spéciaux impeccables. Jamais dans la surenchère mais plutôt dans la recherche de crédibilité, le film donne à voir un avenir conforme à ce que nos craintes sensées feraient germer. Et Berlin et son architecture froide colle parfaitement au projet. Le monde créé pour l’occasion et le design des voitures comme les technologies présentées sont clairement probants. Visuellement, c’est un film qui a de la gueule, innove, impressionne et on sent qu’il y a du budget.
De plus, ce thème du temps et de la recherche de la jeunesse éternelle qui crée une scission encore plus forte entre les classes sociales est encore plus d’actualité qu’il y a quinze ans. Et le fait de créer des terroristes contre cette multinationale, que ce temps se monétise contre des emprunts, qu’un trafic de migrants entre dans la danse, élargit le sujet avec beaucoup d’intérêt. On est devant de la science-fiction intelligente et on apprécie que les personnages soient bien plus développés que dans une vulgaire série B du samedi soir (le personnage de la garde du corps par exemple et son discours sur la vie est très pertinent). On regrette juste une mise en scène un peu timide qui ne fait pas honneur à l’ambition du reste et un final qui part dans tous les sens. Malheureusement, pas dans ceux espérés en tentant de nous laisser l’eau à la bouche pour une suite ou en faisant changer de braquet un peu rapidement la plupart des personnages de manière un peu poussive, perdant ainsi la cohérence de l’ensemble. Néanmoins, « Paradise » reste une excellente surprise avec un sujet passionnant traité sur le mode suspense et social sans que l’un ou l’autre des versants n’en pâtisse.
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