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Social scandinave.
Le sujet et les thèmes de ce film suédois, présenté à la Mostra de Venise cuvée 2023 mais reparti bredouille, donnent l’impression d’avoir été déjà traités ailleurs par le passé. Alors certes, cela a été fait de manière différente et sur d’autres tonalités le plus souvent mais également en provenance de cinématographies d’autres contrées, mais on a quand même une forte impression de déjà-vu durant tout le film. On pense notamment au cinéma du japonais Kore-Eda pour le côté plus intimiste et dramatique, à des films familiaux tels que « Maman j’ai raté l’avion » pour le côté comique ou « Sa Majesté des mouches » pour le côté initiatique ou à certains films des frères Dardenne, les belges les plus connus du septième art, avec un long-métrage comme « La Gamin au vélo » pour l’aspect plus social. Et c’est d’ailleurs à leur style et à leurs films que l’on pense le plus en voyant « Paradise is burning ». Naturaliste, filmé caméra à l’épaule, avec des acteurs débutants et un côté social fort et prononcé, ce film y est très ressemblant. Mais en moins bien. En effet, sur le sujet des enfants abandonnés et livrés à eux-mêmes on a déjà connu bien mieux et plus maîtrisé.
Pourtant, on ne peut nier que le film déploie certaines qualités mais surtout pas mal d’instants de grâce. Des moments en apesanteur qui font penser à du Sofia Coppola ou du Xavier Dolan. Ces moments, on les doit surtout aux scènes où l’aînée s’introduit dans des logements de riches avec sa nouvelle amie, bourgeoise en dépression. Et c’est également dans ces moments que « Paradise is burning » laisse éclore sa prodigieuse bande originale qui est l’un des atouts majeurs du long-métrage. Malheureusement, ces seules séquences ne font pas un film et le reste est moins à l’avenant. Il lui manque en effet de plus de développements probants, la seule ligne narrative claire étant la venue des services sociaux prochaine et qui pousse la sororité au pied du mur. Sinon, le script tente d’alterner maladroitement les scènes ensemble avec celles où chacune des trois sœurs s’épanouit par elle-même. Sauf que, probablement consciente que le parcours de l’ainée est le plus intéressant, la cinéaste Mika Gustafson n’offre aux deux autres que des miettes de scénario. Et des miettes vides et peu intéressantes. Heureusement, l’abattage des comédiennes débutantes est indéniable mais « Paradise is burning » ne marquera pas les esprits, surtout si on ajoute une conclusion abrupte et des zones d’ombres aussi bien dans le comportement et la psychologie des personnages que dans leur parcours individuel (on ne saura rien des parents ou presque tout comme on ne comprend pas l’intérêt qu’à cette bourgeoise à côtoyer l’ainée des sœurs). Bref, voilà un long-métrage moyennement convaincant et finalement atone sur bien des points.
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