Par l'originalité de sa trame narrative, l'habileté de ses acteurs, la flamboyance de ses décors et ses costumes ainsi que la pertinence de son univers, Black Panther se retrouve certainement parmi les meilleurs films de Marvel des dernières années. De là à dire qu'il s'agit du plus mémorable jusqu'à maintenant (comme plusieurs critiques l'ont sous-entendu), je ne sais pas. Difficile, dans mon esprit, de déloger le premier Iron Man, pionnier du genre, puis Deadpool, qui a complètement déjoué nos a priori sur l'audace de la marque et, évidemment, Guardians of the Galaxy, qui, avec son irrévérence candide, nous a entraînés dans un voyage que nous ne nous imaginions pas si épique.
Black Panther s'inscrit dans la lignée des Avengers; visuellement époustouflant, drôle et franchement divertissant. Ce qui différencie ce nouveau film des autres opus de la franchise se trouve davantage dans la fraîcheur et la pertinence de son sujet. Alors que Thor présentait un univers tout aussi « fantastique » que celui de Black Panther, le long métrage de Ryan Coogler nous paraît bien plus réel (malgré certains rituels ésotériques et des gadgets technologiques extravagants) que bien d'autres volets, pourtant ancrés dans une réalité bien plus proche de la nôtre.
Les paysages, les accents et les costumes africains apportent une singularité bienvenue à l'ensemble. Ce qui n'avait jamais été vu dans le cinéma hollywoodien auparavant, c'est de voir autant de noirs dans des rôles principaux. Que deux ou trois blancs apparaissent au générique. C'est un changement de paradigme important qui mérite d'être souligné.
La trame sonore, produite par Kendrick Lamar, contribue à l'efficacité globale du long métrage. L'histoire - celle d'un jeune prince, nommé roi lors de la mort de son père, qui s'efforce au mieux de ses compétences de protéger son royaume et ses habitants, malgré certains débats moraux et éthiques qui le taraudent - s'avère assez captivante pour tenir son public en haleine pendant 2 h 15. Quelques scènes auraient probablement pu être raccourcies afin de resserrer certains passages pour leur donner plus d'impact, mais bien peu d'entre elles auraient nécessité telles interventions.
Chadwick Boseman fait un T'Challa, alias la Panthère noire, excessivement convaincant. Letitia Wright se débrouille aussi efficacement dans le rôle de la soeur du roi. Intelligente, drôle et forte, il s'agit d'un superbe personnage de femmes, comme on en voit que trop peu dans le cinéma de superhéros. Mentionnons également qu'Andy Serkis semble avoir un plaisir fou à interpréter le physicien néerlandais particulièrement dérangé Ulysses Klaue.
Black Panther remplit amplement sa fonction de divertissement et nous offre un univers pertinent qui - notamment par la couleur de la peau de ses héros - se distingue des autres films de la franchise.