Il est rafraichissant de voir que l'horreur peut elle aussi être réinventée, perfectionnée. Ce type de film, qui a ces adeptes et ses inconditionnels, omet trop souvent l'intrigue, le mystère derrière le sang et les vociférations. Bien que Pandorum possède des faiblesses évidentes, il a cette qualité indéniable de nourrir efficacement une énigme jusqu'à son apogée, prévisible mais harmonieusement édifiée.
En 2174, la Terre étant surpeuplée, un vaisseau spatial est envoyé dans l'espace pour rejoindre une nouvelle planète d'accueil qui permettrait de reconstruire l'humanité. Bower, l'un des membres de l'équipage, se réveille quelques années plus tard, ignorant sa véritable identité et les détails de la mission qu'il doit mener. Aidé par le lieutenant Payton et une des survivantes, Nadia, Bower devra redémarrer manuellement le réacteur central, tout en évitant les créatures étranges qui peuplent les couloirs, pour se rendre dans la cabine de pilotage et tenter de diriger le vaisseau vers la nouvelle terre d'accueil.
L'histoire, bien que complexe par endroits, est captivante et bien dosée. Les informations permettant de percer les secrets du vaisseau sont révélées au spectateur avec prudence et assiduité. Par contre, certains renseignements importants pour comprendre la conclusion sont négligés, glissés discrètement dans un dialogue ou sous-entendus dans une situation secondaire. Une trame narrative aussi complexe nécessite une rigueur particulière dont certaines scènes font complètement abstraction.
Le réalisateur Christian Alvart s'aventure parfois dans des plans trop complexes ou des montages visuels particuliers. Les créatures, qui ressemble à de sanglants Gollum, sont régulièrement représentés de face et fortement éclairés. Il est souvent plus efficace et plus terrifiant de ne dévoiler qu'une ombre ou qu'un membre d'un ennemi (comme Spielberg l'avait fait avec Jaws), puisque lorsque le public voit, il se laisse généralement moins impressionner, moins emporter par son imagination.
Les acteurs sont efficaces mais n'éblouiront personne de leur jeu. Ben Foster, qui a Chahut au Bahut bien loin derrière lui, interprète un héros convaincant, mais à qui on ne s'attache que très peu. Dennis Quaid a quant à lui déjà livré des performances plus spectaculaires, mais dans le contexte de Pandorum, livre tout de même la marchandise. Ce film n'est définitivement pas orienté vers de grandes prouesses des acteurs, s'il parvient à maintenant le spectateur en haleine jusqu'aux dernières minutes il aura amplement accompli sa tâche.
Pandorum ne passera assurément pas à l'histoire, mais il est tout de même rafraichissant de voir un long métrage de ce genre qui ne s'avère pas être un futile remake ou une adaptation ennuyante d'un roman à succès. Il est plus contraignant et difficile de développer un projet qui n'est pas préalablement connu et apprécié du public, mais les idées originales méritent d'être soulignées. Un homme qui se réveille dans un vaisseau spatial, peuplé d'étranges créatures et hanté par la folie de l'apocalypse d'un monde qui était le sien, ignorant sa mission et son identité... il fallait y penser.
Ce type de film, qui a ces adeptes et ses inconditionnels, omet trop souvent l'intrigue, le mystère derrière le sang et les vociférations. Bien que Pandorum possède des faiblesses évidentes, il a cette qualité indéniable de nourrir efficacement une énigme jusqu'à son apogée prévisible mais harmonieusement édifiée.
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