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The Fire War.
S’il y a bien une chose éminemment rare sur le grand écran ce sont bien les œuvres qui parlent et se déroulent durant la Préhistoire. Si l’on omet le culte et français « La Guerre du feu » de Jean-Jacques Annaud il y a quarante ans et le boursouflé, débile mais amusant « 10 000 » de Roland Emmerich il y a une quinzaine d’années, l’offre dans ce domaine demeure anémique. Alors il y a bien sûr aussi des comédies telles que la frenchie « RRRrrrr !!! » ou l’américaine « La famille Pierrafeu » et quelques rares autres ainsi que des films d’animation mais il est bien possible qu’on les ait quasiment presque toutes citées, ou en tout cas les plus célèbres, sur plus d’un siècle de cinématographe! Alors quand un film de cette trempe sort, cela attise notre curiosité. Et on peut dire que la proposition de « Out of Darkness » est plus que digne d’intérêt malgré pas mal de défauts propres à un premier film.
Andrew Cumming fait le choix de nous conter la rencontre entre un groupe d’Homo Sapiens et un autres constitué de l’Homme de Néandertal sous le prisme du film de genre, lorgnant ainsi sur les terres de l’épouvante et du fantastique. Une idée géniale tout comme celle de faire parler ses personnages mais pas dans une langue actuelle, qui aurait clairement nuit à la crédibilité du film. Comme Tolkien pour ses illustres romans (et toutes proportions gardées), il fait le choix d’inventer un langage propre au groupe d’Homo Sapiens qui sont au centre du récit. Cela accentue la véracité du film et le sentiment d’immersion dans cette époque si lointaine. « Out of Darkness » suit donc les codes du survival sur une petite heure et demie sans temps mort même s’il faut avouer que le script est forcément plutôt simpliste et que les enjeux s’avèrent vite très limités. On peut aussi mettre une réserve sur le jeu des acteurs qu’on hésite paradoxalement à qualifier de trop expressif pour ce qu’on imagine de l’époque ou, à l’inverse, trop limité comme l’écriture des personnages. En revanche, pour ce qui est des scènes et effets gores, les amateurs vont être servis par quelques plans très peu ragoûtants qui nous en mettent plein la vue et nous retournent le bide.
On note aussi qu’en dépit de quelques scories, Cumming frappe fort sur bien des aspects avec son premier film. Déjà sa rareté et la maîtrise qu’il a de son sujet en font un objet attirant. Le monsieur est également très doué pour mettre en scène une menace invisible et instaure une tension de chaque instant. Il serait tout indiqué pour réaliser des (bons) films d’horreur. Les images sont merveilleuses, peu vues et optimisent à merveille les grands espaces du nord de l’Europe (on présume que c’est l’Ecosse ici). On a donc des décors naturels désolés et froids qui sont magnifiquement représentés. Mais ce n’est pas tout : il confectionne de nombreux plans malins et confirme un art de la mise en scène pertinent et adroit. Enfin, rarement on avait vu une bande sonore aussi imposante et épique. Les cordes lourdes enveloppent pas mal de séquences d’action leur conférant une ampleur presque dantesque. « Out of Darkness » est donc une bonne surprise malgré ses imperfections et surtout une œuvre peu commune qui marque la naissance d’un cinéaste.
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