Jean Dujardin échange sa crinière blonde de Brice de Nice pour un smoking, du gel pour les cheveux et beaucoup de conneries, dans un film d'espionnage qui met le « colon » dans « colonialisme ».
OSS 117 c'est... le James Bond des Français. Si on était de mauvaises foi on dirait qu'il les représente assez bien : il ne connaît rien à rien, est égocentrique, patriote, misogyne, raciste, homophobe... et il s'en prend aux Belges sans se gêner. Mais, évidemment, on n'est pas de mauvaise foi, alors on dira simplement qu'il est une énorme parodie très réussie de tout ce qu'on reproche au colonialisme et à la virilité des années 50.
Et c'est évidemment sur tous ces petits défauts que le réalisateur Michel Hazanavicius et Dujardin misent pour faire rire. De l'allure impeccable des agents secrets aux tirades viriles envoyées aux femmes, en passant par le sens de la déduction anémique de notre cher espion, les blagues sont grosses et évitent la subtilité, les exagérations nombreuses et les mots d'esprit fréquents. Plus qu'amusant, le film divertit sans relâchement, s'avère drôle et rafraîchissant, entre la comédie française typique et la parodie pure qui n'aurait rien à envier à Austin Powers.
Jean Dujardin, véritable super-vedette en France, remise donc quelques instants sa crinière blonde, son t-shirt jaune moulant et son surf pour porter sur ses épaules le succès d'un autre film en entier, avec, encore une fois, un personnage central et beaucoup de responsabilités. Il se montre tout à fait à la hauteur du défi, donne une véritable vigueur à ce Hubert Bonisseur de la Bath, va chanter, danser, faire l'amour à une princesse et séduire, à la fois les femmes et le public, qui sera venu voir Brice de Nice et qui ne sera pas complètement déstabilisé. Les deux se ressemblent un peu, et plairont certainement aux mêmes spectateurs amateurs de condescendance.
Les blagues tournent évidemment autour de OSS 117, de son attitude, ses habitudes et son ignorance, voire son amour pour René Coty, mais aussi autour de la situation au Proche-Orient... drôlement actuel.
Tous les autres aspects de OSS 117 : Le Caire nid d'espions sont donc des accessoires pour embellir la performance de Dujardin; les personnages secondaires, bons mais simplifiés au maximum, ou le scénario, efficace mais surtout mené rondement.
Un voyage dans le temps très agréable, avec un guide inhabituel, OSS 117 : Le Caire nid d'espions est une parodie réussie, drôle du début à la fin, et qui permet à son acteur principal de continuer à faire ce qu'il fait le mieux : être drôle en ne se prenant pas au sérieux. On ne le prend vite pas au sérieux nous non plus, ce qui rend l'expérience d'autant plus divertissante.
Jean Dujardin échange sa crinière blonde de Brice de Nice pour un smoking, du gel pour les cheveux et beaucoup de conneries, dans un film d'espionnage qui met le « colon » dans « colonialisme ».
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