Il y a des films d'animation qui méritent une ou des suites. Frozen, par exemple, ou Toy Story, Despicable Me, Ice Age et même Cloudy With a Chance of Meatballs qui avait surpris en 2009, mais était-ce vraiment pertinent de produire une suite à The Nut Job? Le premier opus était un ramassis abrutissant de mauvaises idées, il aurait été surprenant que sa suite soit un chef d'oeuvre.
Sans surprise, The Nut Job 2: Nutty by Nature est aussi absurde que son prédécesseur. Le film se veut visiblement délinquant, avec ses moqueries aux autres films d'animation, dont ceux dans lesquels on peut entendre des chansons, et ses fausses morales, mais il n'est que puéril et condescendant. Et que dire de sa violence inhérente, complètement injustifiée! On retrouve dans ce nouvel opus un lot incommensurable d'accidents de voitures, d'explosions et de bagarres gratuites. Le protagoniste, un écureuil indépendant et rebelle, acclamé par les siens comme un leader, persiste à prendre de mauvaises décisions et finit, quand même, toujours par obtenir ce qu'il désire. Un exemple pour la jeunesse quoi!
Bien que le film renferme moins de blagues à double sens avec les mots noix et glands (merci pour cette délicate attention!), il n'en est pas moins vulgaire et indécent. Il faut voir les chiens vomir leur repas en signe d'affection mutuelle pour constater l'accablante bêtise de la production. Celle-ci s'adresse encore aux adultes de façon détournée et malhabile. Le long métrage parle, entre autres, de politique en appelant des pots-de-vin, des contributions à la campagne électorale et s'exprime avec des termes matures que les enfants ne comprennent pas, comme dans la phrase : « Mon taxidermiste aura beaucoup de mal à te recoudre après ce que je vais te faire » (beaucoup de classe).
Le scénario est si mince qu'on a du mal à raconter cette histoire en plus d'une phrase : Solo et ses amis s'efforcent d'empêcher le maire de transformer le seul espace vert de la ville en un parc d'attractions. Voilà, c'est tout. Il n'y a pas de matières supplémentaires, qu'une enfilade superficielle de séquences anecdotiques saugrenues. Même l'animation n'est pas à la hauteur de la technologie actuelle. Les animaux sont fades, les humains aussi; tous sont stéréotypés et navrants.
The Nut Job 2: Nutty by Nature est bruyant, fanfaron, inutile et décousu. Ce film nous fait presque regretter l'absurdité du premier chapitre. Au moins, ce dernier renfermait une certaine forme d'originalité; pas la plus pertinente, mais il y avait un effort de distinction. Sa suite paraît avoir été écrite à la hâte dans un esprit d'indifférence. « Ça ne sera pas bon de toute façon », semblent s'être dit les scénaristes. Eh bien, effectivement, ce n'est pas bon du tout.