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Cinéma, trafiquants d'arme et services secrets.
On aime Guy Ritchie et son style reconnaissable entre tous lorsqu’il s’extirpe des grosses machineries hollywoodiennes hideuses comme « Aladdin » et « Le Roi Arthur » ou réussies (cela arrive aussi) comme « Sherlock Holmes » ou « Agents très spéciaux ». C’est de là que vient l’essence du cinéaste anglais et c’est aussi comme cela qu’on l’a connu. On parle bien sûr des films de ses débuts avec les excellents « Snatch » ou « Revolver » mais en passant aussi par son retour en grâce avec le génialissime « The Gentlemen » il y a trois ans. Le polar comique so british c’est son rayon, sa marque de fabrique et le genre où il excelle, comme un cousin lointain et moins intello de l’immense Tarantino. Avec cet « Opération Fortune : Ruse de guerre » il nous propose une série B de luxe amusante et distrayante à mi-chemin entre ces deux sensibilités. Davantage axé sur l’action et l’humour, moins sur les dialogues et le montage frénétique, il s’agit d’un opus certes mineur qui semble presque exister pour faire se réconcilier sa verve commerciale hollywoodienne (avant qu’il y retourne avec « The Covenant ») et son côté vilain garçon britannique, amateur de gangsters violents et de petites frappes attachantes. Il y parvient tant on retrouve ces deux aspects qui se fondent l’un dans l’autre pour une sorte de film d’action et d’espionnage décomplexé et rigolo où l’intrigue est un prétexte à des jeux d’acteur en roue libre doublée de séquences de castagne survitaminée.
Car il faut l’avouer : ici ce n’est guère le scénario que l’on retiendra mais plutôt ce qu’il permet à ses personnages de faire. En somme, débiter des dialogues savamment écrits, emplis de second degré et où les bons mots s’enchaînent à vitesse grand V tout comme se retrouver dans des séquences de filature, de combat ou de fusillades chorégraphiées avec soin et métier. A ce jeu, Jason Statham fait ce qu’on attend de lui toujours avec flegme et classe mais ce sont surtout une galerie de seconds rôles croustillants qui vont nous ravir l’esprit et les zygomatiques. Hugh Grant est impayable en trafiquant d’armes fan de stars de cinéma, Josh Hartnett s’amuse comme un fou en acteur hollywoodien dépassé par les événements et Aubrey Plaza continue, film après film, de nous régaler de son charme et son charisme vénéneux qui extirpent totalement son personnage de potiche au féminin. Entre séquences spectaculaires et moments de pure comédie sur un rythme effréné, on ne voit pas le temps passer et on s’éclate devant ce qui s’avère un parfait divertissement du samedi soir généreux et maitrisé. Un long-métrage qui n’a d’autre ambition que de nous faire passer un bon moment entre rires et grand spectacle. Pas le meilleur opus de Guy Ritchie c’est sûr mais une petite récréation du meilleur effet à l’ambiance décontractée et trop cool.
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