Personne ne sera surpris d'apprendre que Blacklight ne révolutionne pas le suspense d'espionnage. Liam Neeson est coincé dans ce même rôle d'ancien flic/agent/espion en quête de vengeance depuis [bien trop) longtemps, et il prouve ici que, malheureusement, il n'est peut-être plus aussi convaincant qu'il l'était en 2008, à l'époque de Taken. Dans Blacklight, son personnage, Travis Block, un ancien soldat responsable d'extraire des agents infiltrés dans des missions périlleuses pour le FBI, n'est pas le moins du monde intéressant. Il fait des cascades à la John McClane, mais n'a pas la prestance ni le charisme de Bruce Willis.
Travis Block se retrouve au coeur d'un complot meurtrier lorsqu'un de ces agents commence à mettre en doute le code moral des personnes pour lesquelles il travaille. Il doit non seulement traquer l'agent séditieux, mais aussi tenter de découvrir la vérité à propos de ses patrons et protéger sa fille et sa petite-fille, prises malgré elles dans ce conflit mortel.
Il faut les trois quarts du film avant que le vilain envoie ses hommes aux trousses du héros, puis lorsque les mercenaires arrivent enfin jusqu'à Travis, ils se livrent à une escarmouche version Maman j'ai raté l'avion! avec des pièges (un peu plus violents que ceux de Kevin) installés çà et là dans une pompeuse résidence. Suite à cela, l'agent ex-filtreur confronte le vilain patriote et... c'est la fin. Il n'y a définitivement pas beaucoup de viandes autour de l'os. On cache le manque de substances par des poursuites en voiture et des fusillades, mais les séquences d'action plaquées ne bernent personne, surtout qu'elles ne sont pas réalisées avec beaucoup de caractère par Mark Williams.
Qui plus est, le titre n'a aucune signification avec le film. Il n'est jamais question d'une opération, d'un nom de code ou d'un dossier qui s'appellerait Blacklight. Déjà, quand on sort d'un film sans pouvoir expliquer son titre de quelconque façon, c'est signe d'un manque flagrant de cohérence...
Blacklight décevra même les fans de Liam Neeson. Il y a bien quelques idées intéressantes, dont le trouble obsessionnel compulsif dont souffre le protagoniste ou sa relation avec sa petite-fille puis ce personnage de journaliste jouée par une Emmy Raver-Lampman, mais tout est gâché par la puérilité de l'histoire et la fadeur du protagoniste. Liam Neeson serait-il déchu?