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Petit théâtre filmé.
Regina King, fraîchement oscarisée l’an passé pour son second rôle dans « Si Beale Street pouvait parler », en a profité pour financer et réaliser son premier film de cinéma. En tant qu’actrice afro-américaine engagée, il était naturel qu’elle se focalise sur une histoire en rapport avec la lutte pour les droits civiques des gens de couleur aux États-Unis. Elle a donc choisi d’adapter une pièce de théâtre de 2013 qui raconte la nuit passée en 1964 par quatre célèbres amis de l’époque. En effet, après la victoire de Mohammed Ali lors d’un combat de boxe, celui-ci retrouve l’homme politique Malcolm X, le joueur de football et acteur Jim Brown et le chanteur Sam Cooke le temps d’une nuit. Même si cette rencontre a effectivement eu lieu, personne ne sait vraiment comment elle s’est déroulée ni ce qu’il s’y est dit. Cette pièce, puis ce film, proposent de l’imaginer.
Forcément avec ce genre de proposition cinématographique, il est difficile de s’extraire de la nature théâtrale du matériau original. Et si King tente quelques scènes extérieures pour sortir le film d’un huis-clos trop pesant à l’écran, elles ne sont pas forcément les meilleures. Les séquences d’introduction des quatre personnages en début de film sont trop triviales et peu marquantes pour convaincre et faire partir le film du bon pied tandis que celles de la fin sont plus réussies mais attendues. Seul un flashback mettant en scène le chanteur Sam Cooke et Malcolm X est entraînant et mémorable. Durant plus d’une heure, nous sommes donc enfermés dans une chambre de motel à écouter ces quatre illustres protagonistes débattre de la place des afro-américains au sein de la société et de leur lutte pour l’égalité. Et ce n’est que très moyennement captivant.
Dans « One night in Miami”, il est vrai que tous les aspects possibles de cette lutte sont balayés car chacun des personnages le fait à sa manière. Néanmoins c’est un peu trop survolé ou finalement déjà établi dans l’inconscient collectif pour qu’on s’y intéresse pleinement. Il y a aussi un déséquilibre entre les quatre, Malcolm X et Sam Cooke ayant bien plus d’importance que les autres au vu de leur vision diamétralement opposée de la lutte qu’il soutienne. Notamment dans la façon de faire. Certains dialogues, bien écrits, résonnent forcément d’une manière particulière aujourd’hui à l’heure de « Black lives matters » et cimentent l’aspect politique et engagé du projet. Les acteurs forment un beau casting homogène, la réalisation est relativement appliquée mais tout cela nous apparaît un peu longuet et somme toute scolaire sans nous avoir passionné plus que ça. Moyen et dispensable.
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